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Le président du Cercle des financiers tunisiens, Abdelkader Boudriga, s’est exprimé ce matin du vendredi 18 mars 2022, sur les campagnes de lutte contre le monopole et la spéculation, indiquant qu’elles peuvent nuire au climat de confiance et impacter négativement la situation socio-économique.
Il a souligné, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que les notions de monopole et de spéculation sont des notions équivoques et prêtes à confusion, mettant l’accent dans ce cadre sur les défaillances du système de distribution et de stockage en Tunisie.
Ces difficultés peuvent être surmontées en mettant en place par exemple une bourse des matières premières.
Notre invité a exprimé sa crainte quant à l’issue des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). Selon lui, la position de l’UGTT réfractaire à l’obtention des financements auprès du FMI en se basant sur le programme de réformes proposées par le gouvernement.
D’ailleurs, cet accord ne peut être conclu qu’après l’adhésion des organisations nationales et de la société civile.
“Il est fort probable que le FMI a renoncé à cette condition puisqu’elle n’a pas été mentionnée par les représentants du FMI depuis le mois de janvier”, estime Boudriga.
L’expert économique a rappelé qu’il est difficile de conclure un accord avec le FMI au cours du premier semestre de l’année courante, car la Tunisie n’est plus une priorité géopolitique avec le déclenchement de la guerre Russie-Ukraine.
Le président du Cercle des financiers tunisiens a ajouté que le monopole est un phénomène touchant en premier lieu les circuits de production, tandis que la spéculation est une pratique qui affecte principalement les circuits de distribution à travers le stockage de grandes quantités de produits pour qu’ils soient ensuite vendus à des prix exorbitants.
“Les défaillances au niveau des circuits de production ont induit ces problèmes de monopole et de spéculation. Ce problème n’a pas été jusqu’alors posé pour trouver des solutions et revoir le régime des licences”, a-t-il précisé.
Selon ses dires, l’absence de mécanismes de création de la richesse et les problèmes de sa répartition sont à l’origine de cette crise de confiance entre le citoyen et le secteur privé d’une part et le secteur privé et l’Etat d’autre part.
Il a enfin appelé à revoir le modèle économique actuel en impliquant tous les opérateurs économiques et les organisations nationales en vue de restaurer la confiance entre les différents intervenants et le citoyen tunisien.
Written by: Islam Sassi