Express Radio Le programme encours
Dorra Miled, présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), a déclaré, ce mercredi 2 février 2022, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que le secteur touristique a été dévasté par la crise sanitaire durant les deux dernières années. Une crise sans précédent dans l’histoire de la Tunisie qui a fortement impacté le secteur, engendrant une chute considérable de 80% du nombre des nuitées par rapport aux chiffres de 2019.
Malgré cette chute, la saison touristique 2021 a connu une légère amélioration par rapport à l’année 2020. Reste que le nombre de nuitées est inférieur de 74% par rapport à 2019, avant la crise sanitaire.
Le secteur touristique a généré 5,6 milliards de dinars en devises en 2019, tandis que ces ressources n’ont pas dépassé les 2 milliards de dinars en 2020 et 2,1 milliards de dinars jusqu’au 20 septembre 2021.
La crise sanitaire a mis à mal le tourisme tunisien, selon Mme Miled, après deux années blanches et les suites d’une crise économique et sociale, rappelant que ce secteur participe à quelque 14% du PIB et représente entre 30% et 50% des ressources de certaines régions touristiques.
Quoi qu’il emploie près de 10 000 personnes, le tourisme tunisien est désormais un secteur sinistré et au bord de la faillite, en l’absence totale de décisions urgentes et exceptionnelles visant à sauver cet acteur inébranlable de l’économie tunisienne.
L’invitée du programme Expresso a ajouté qu’en Europe, les réservations se poursuivent entre décembre et mars, appelant à prendre le plus rapidement possible des décisions afin de préserver le positionnement du tourisme tunisien dans la région.
Miled a souligné que les rapports européens des agences de voyage de renommée prévoient une certaine reprise du tourisme pendant la saison 2022, avec des chiffres presque identiques à ceux enregistrés en 2019.
Deux conditions cumulatives doivent être réunies pour réussir cette saison touristique. D’une part, il faut alléger les mesures préventives de lutte contre le coronavirus. Pour ce faire, il faut penser à se procurer de la liquidité à travers la prise de mesures exceptionnelles visant à soutenir financièrement les établissements touristiques pour qu’ils soient prêts pour la prochaine saison.
L’invitée de Wassim Bel Arbi a noté qu’il faut aligner les mesures préventives imposées aux touristes étrangers avec celles prévues dans les autres destinations concurrentes.
D’après ses dires, la situation est encore floue dans la mesure où il n’est pas possible de prévoir si les autorités vont alléger ou renforcer les mesures sanitaires, appelant dans ce sens à activer la diplomatie économique.
D’autre part, la présidente de la FTH a appelé à créer une caisse de solidarité et d’affecter une partie des dépenses d’investissement de l’Etat pour promouvoir le secteur touristique, pivot de plusieurs autres secteurs comme l’agriculture, l’artisanat etc…
L’accent a été mis sur le rejet de la BCT de la demande de la FTH visant à rééchelonner des dettes du secteur touristique.
Mme Miled a fait savoir que 140 établissements hôteliers sur un total de 600 établissements peuvent accéder au financement, tandis que le reste traverse des difficultés et des crises aiguës qui les empêchent d’obtenir les financements nécessaires pour sortir de cette spirale négative.
Et d’ajouter que la reprise du secteur touristique à court terme sera envisageable et possible si la volonté politique existe, considérant que les problèmes financiers ne représenteront pas un obstacle si on parvient à élaborer une stratégie claire pour sauver le tourisme tunisien.
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Written by: Islam Sassi