Express Radio Le programme encours
Habib Karaouli, PDG de la Banque d’affaires Cap Bank, a dit ce mercredi 7 octobre 2021, lors de sa présence dans l’émission Ecomag, que le communiqué du conseil d’administration de la BCT est décisif et révélateur de la gravité de la situation, vu “ le tarissement aigu des ressources financières extérieures, face aux besoins importants pour boucler le Budget de l’Etat pour l’année 2021”.
Selon lui, la BCT a tiré la sonnette d’alarme et la situation est très critique et nécessite une intervention rapide et la clarification des visions ainsi que les membres du gouvernement. Et d’ajouter que toute tentative d’alimenter le budget sera sensible et que la seule solution envisageable, est celle recommandée par la BCT, c’est-à-dire, la coopération bilatérale. Or, la coopération bilatérale ne sera pas sans conséquences, notamment sur le tourisme tunisien et son positionnement géostratégique.
“Il faut clarifier la situation aux bailleurs de fonds internationaux”, a-t-il indiqué, avant de rappeler que ces bailleurs de fonds ont auparavant exigé l’approbation du parlement, des organisations nationales et de la société civile du programme qui sera présenté aux institutions financières internationales. “Toutes ces structures et institutions n’existent plus en Tunisie”, a également souligné Habib Karaouli.
Et de poursuivre que la BCT a régi la situation d’une manière logique et réaliste et a présenté toutes les solutions techniques possibles dans le cadre de sa politique monétaire, ayant à maintes reprises sauvé le pays.
Le PDG de la CAP Bank a indiqué qu’il n’incombe pas à la BCT de négocier avec les bailleurs de fonds et ne peut négocier que s’elle est chargée par l’Etat tunisien, et ce, selon sa loi organique.
Concernant la recommandation de la BCT préconisant la coopération bilatérale, Karaouli a fait remarquer que ces pays posent des conditions pour accorder ces crédits à la Tunisie, en s’immisçant dans les affaires internes du pays, faisant allusion dans ce cadre à l’appui financier de l’Egypte par l’Arabie Saoudite et les Emirates Arabes Unis.
Karaouli a aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre la BCT à l’abri des dangers inhérents à cette crise politique, pour qu’elle soit indépendante et se penche sur la coordination entre la politique financière et la politique économique.
Et de considérer que la prospérité économique est conciliable avec la démocratie à condition de retourner aux institutions et de leur procurer les ressources nécessaires pour assumer ses responsabilités en toute indépendance.
Sur un autre plan, il a affirmé que Najla Bouden est chargée d’exécuter les consignes de Saied qui lui dicte sa politique, s’interrogeant enfin sur la marge de liberté de la cheffe du gouvernement dans ces conditions..
Written by: Islam Sassi