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La membre du bureau exécutif de l’Association tunisiennes des femmes démocrates, Halima Jouini, a fait savoir, lors de sa présence dans l’émission Expresso du 15 juillet 2022, que l’association a intenté, ce matin, une action devant le tribunal administratif contre l’ISIE pour violation de l’un des principes démocratiques relatif au caractère secret des élections, considérant que le vote doit être personnel, libre et secret.
Cette action a également pour objet de nombreuses failles constatés dans le projet de la Constitution, dénonçant l’existence d’environ 46 erreurs dans la version actuelle.
L’association tunisienne des femmes démocrates ne votera ni oui ni non au référendum puisqu’elle rejette l’intégralité du processus.
“Le rejet de ce projet de Constitution est du à l’absence des droits que la femme tunisienne avait acquis depuis 2014, outre le fait qu’il représente une sorte d’éternisation de l’état d’exception”, a-t-elle expliqué.
L’invitée de l’émission a exprimé son rejet de l’approche individualiste du président Saied qui jouit de larges prérogatives sans qu’il ne soit soumis à aucun contrôle, dénonçant la suppression des instances constitutionnelles dans ce projet de Constitution à l’instar de la Haute instance des droits de l’Homme dont le rôle consiste à veiller sur le contrôle de la démarche et processus démocratique en Tunisie.
Jouini a appelé les tunisiens à assumer la responsabilité de leur choix ce 25 juillet, car cette conscience déterminera le sort du pays et des générations futures, soulignant que la démocratie dans les pays nord africains et plus généralement le monde arabe est encore embryonnaire.
Dans ce sens, elle a noté qu’une commission a été chargée au sein de l’association pour préparer une étude en réponse aux dispositions du projet de la Constitution, une étude qui sera présentée au public lors d’une conférence de presse programmée dans les jours qui viennent.
“Notre génération a été réprimée par un régime individuel et autocratique qui a creusé les disparités sociales en donnant lieu une pauvreté extrême et un enrichissement inégalitaire”, a-t-elle constaté.
Halima Jouini a appelé, dans ce contexte, à respecter les positions des adversaires de Saied, considérant que le référendum porte apparemment sur une personne et non pas sur un projet sociétal unissant les tunisiens.
A cet égard, elle a estimé que toutes les parties doivent s’unir et rester solidaires, loin du discours de division et de haine, mettant en garde contre le renchérissement des produits de première nécessité et la dégradation du pouvoir d’achat après le référendum du 25 juillet. Ce qui affectera négativement tous les tunisiens et les femmes en particulier.
L’invitée de Wassim Bel Arbi a appelé la femme tunisienne à s’apprêter à des jours plus durs dans la mesure où le projet de la Constitution pourrait instaurer un régime présidentialiste absolue, en l’absence des principes de la civilité de l’Etat, et de l’égalité des genres.
“Les femmes démocrates ont beaucoup sacrifié et lutté pour la constitutionnalisation des droits des femmes en dépit du laxisme des autorités en matière de lutte contre la violence subie par la femme”, a-t-elle déploré.
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Written by: Islam Sassi