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Hatem Mliki : Tant que les pauvres vendent leurs voix, on ne peut pas aspirer à des élections « honnêtes »

today18/03/2022 41

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Au micro de Walid Ben Rhouma, l’activiste politique et ancien député, Hatem Mliki, a déclaré que les trois organisations nationales,  doivent s’asseoir à la table du dialogue et discuter des politiques publiques avec la ministre des finances, le gouverneur de la BCT, et sous la tutelle ‘’formelle”, de la présidence de la République.

L’invité de l’émission Hdith Esse3a du 18 mars 2022 a affirmé que le pays a besoin d’une feuille de travail fixant les mesures à mettre en place concernant le dossier de la compensation, la subvention des produits de base, le financement du budget de l’Etat et l’avenir des entreprises publiques.

Mliki a invité le président de la République à ouvrir une enquête administrative et financière sur les dépassements commis tout au long du processus de l’organisation de la consultation nationale en l’absence de tout fondement juridique. Il a également appelé les structures de contrôle de déterminer la liste des ministères qui ont utilisé l’argent public dans la réalisation de ladite consultation.

Sur un autre plan, il a considéré que la Tunisie ne profitera pas de la conclusion d’un accord avec le FMI dans la mesure où les financements accordés à la Tunisie seront utilisés pour combler le déficit budgétaire.

Dans le même registre, notre invité a mis en garde contre une nouvelle baisse de la notation souveraine de la Tunisie par l’agence Fitch Rating.

Le financement de la Tunisie par le FMI, une décision politique

Selon l’ancien député et l’activiste politique, Hatem Mliki, les chances de parvenir à conclure un accord avec le FMI se dissipent à mesure que les mois passent, rappelant que ce financement sera une décision purement politique. 

Mliki a aussi rappelé que plusieurs Etats étaient prêts à aider la Tunisie après le 25 juillet mais on n’a pas trop prêté attention au dossier économique et le politique l’a emporté sur l’économique.

Pour amortir cette crise, l’invité de l’émission Hdith Esse3a a dit qu’il convient de se focaliser sur la création de la richesse au lieu de miser sur les secteurs à faible couts. Il a appelé, à cet égard, à investir massivement dans les secteurs prometteurs comme les TIC et les industries innovantes, et à changer le modèle touristique classique et à améliorer l’infrastructure.

La Tunisie, le premier pays dans le monde ayant bénéficié des aides de l’UE

 D’après Mliki, la Tunisie est le premier pays dans le monde ayant reçu des aides de l’UE et le premier pays arabe ayant bénéficié du soutien des Etats-Unis à l’exception des aides militaires.

Il a fait remarquer que la Tunisie est prisonnière des idéologies caduques et des politiques périmées.

Dans la même veine, notre invité a considéré que le maintien du taux d’intérêt directeur actuel (6.25) par la BCT nuit à l’investissement, soulignant que le dernier communiqué de la BCT a mis en garde contre les répercussions de la guerre russe-ukranienne et la hausse des prix inhérente à cette crise mondiale.

Il est impossible d’engager à la fois des réformes politiques et économiques

Mliki a rappelé que les taux de croissance réalisés à l’époque de l’ancien président Ben Ali étaient assez respectables en dépit de l’absence d’une bonne gouvernance, de transparence et de participativité.

“Les ministres de l’ancien régime gèrent bien leur administration et appliquent immédiatement les instructions de Carthage. Généralement, les dictatures se caractérisent par la bonne gestion des administrations. Reste que leur gouvernance demeure faible et fragile”, explique Hatem Mliki.

Et d’ajouter qu’il est impossible d’engager des réformes politiques dans un contexte économique instable. De même, la transition économique requiert un minimum de stabilité politique. Ainsi, il est difficile d’entamer ces réformes en même temps.

Tant que les pauvres vendent leurs voix, on ne peut pas aspirer à des élections « honnêtes »..

“La Tunisie n’a jamais été dirigée par un leader ayant une approche économique et dans une optique de développement”, a-t-il mentionné, ajoutant que tant que les pauvres vendent leurs voix, on ne peut pas aspirer à des élections transparentes et saines donnant lieu à des institutions constitutionnelles qui oeuvrent dans l’intérêt du citoyen tunisien.

Et de poursuivre que nous vivons au rythme des conflits provoqués et des différends politiques insensés, signalant que nous avons besoin d’un gouvernement formé de compétences économiques dotées des prérogatives nécessaires pour la mise en place d’un programme de réformes économiques structurelles.

A lire aussi : Boudriga : Il est peu probable que la Tunisie puisse conclure un accord avec le FMI avant la fin du premier semestre de l’année courante

Written by: Islam Sassi



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