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Invité du plateau de l’émission Hdith Esse3a, le professeur universitaire en sciences économiques et financières, a déclaré ce mercredi 2 mars 2022, que les prix des carburants ne peuvent être fixés ni par le palais de Carthage, ni la Kasbah, ni l’Elysée, ni la Maison Blanche. Ces prix sont soumis au marché international et le cours de l’offre et de la demande, outre le facteur géopolitique.
Étant un pays importateur des énergies aux prix internationaux, la Tunisie importe 68% de ses besoins en carburant de l’étranger.
Selon lui, l’Etat importe la bouteille de gaz à 23 dinars et la revend au tunisien à 7 dinars. Ce qui est également le cas des produits pétroliers. En effet, le litre de pétrole est importé à 1492, revendu à la société tunisienne des industries de raffinage à 1149 millimes. L’Etat prend ainsi en charge 343 millimes puisque le litre est vendu à 2200 millimes toutes taxes comprises au citoyen. Cela montre que l’Etat subventionne effectivement le carburant et les bouteilles de gaz.
Fathi Nouri a appelé à revoir la structure du système des énergies en Tunisie, regrettant qu’il n’existe pas une structure permanente chargée de la gestion de ce secteur. La révision de ce système requiert, selon lui, beaucoup de temps.
La rente pétrolière qu’avait confrontée la Tunisie pendant les années 80 et 90 a régressé dans la mesure où le coût d’importation de l’énergie a atteint 7,7 milliards de dinars dans les années 2018 et 2019, et ce parallèlement avec le blocage des activités de raffinage.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a souligné que la crise du secteur énergétique est aussi due à la baisse des investissements étrangers malgré la légère amélioration récente de la production locale.
D’après ses dires, tous les pays du monde ont précédé à la régulation des prix locaux et le cas échéant à les augmenter. Il a noté que certains pays ont choisi de donner des bons d’achat de carburant aux familles et aux classes sociales qui ont besoin de subventions comme c’est le cas de la France.
La Tunisie ne sera pas à l’abri de la hausse des prix des carburants qui va agir sur le taux d’inflation et le taux d’intérêt. De même, le système des prix doit être revu en Tunisie pour pouvoir diminuer le coût de subvention. D’ailleurs, c’est ce que recommande le Fonds monétaire international (FMI).
“Du moment que le baril de Brent a dépassé les 110 dollars, on ne peut pas s’attendre à ce que l’Etat tunisien revoie en baisse ou maintienne inchangés les prix des carburants”, a-t-il dit.
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Written by: Islam Sassi