Express Radio Le programme encours
Invité du programme Club Express, le bâtonnier de l’Ordre des avocats tunisiens, Ibrahim Bouderbela, a indiqué que le juge d’instruction n’aurait pas dû placer l’ancien bâtonnier, Abderrazek Kilani en garde à vue, précisant qu’elle représente une mesure exceptionnelle dont les conditions ne sont pas réunies dans l’affaire de Kilani.
Il a, à cette occasion, rappelé, la position de l’Ordre des avocats rejetant la comparution des civils devant les tribunaux militaires, notant que le Parlement, qui détenait le pouvoir législatif, n’a pas changé la loi qui autorise le jugement des civils devant les tribunaux militaires. Il a appelé à la révision de cette loi injuste.
L’invité de l’émission Club Express a considéré que la mesure décidée à l’encontre de Kilani est un peu dure.
Il est ensuite revenu sur la position de l’Ordre des avocats à propos du processus du 25 juillet qu’il qualifie d’indispensable après la période de stagnation et de chaos total. D’ailleurs, le 25 juillet a sauvé les députés du Parlement gelé, en leur évitant le pire des scénarios possibles..
“Les responsables doivent reconnaître leurs torts et repenser leurs visions pour bâtir un État sain”, a-t-il indiqué.
Il a réitéré que l’Ordre des avocats soutient toutes les tentatives visant à lutter contre la corruption qui a envahi tous les secteurs.
“Je ne pense pas qu’il existe des avocats qui s’opposent à la lutte contre la corruption”, a- dit le bâtonnier Bouderbela.
Et d’ajouter que le soutien de l’Ordre des avocats de la guerre contre la corruption n’est pas absolu puisqu’il est aux aguets des démarches entreprises à cet effet, pour les critiquer et s’y opposer le cas échéant.
Bouderbala est revenu sur sa position concernant l’ancien Conseil supérieur de la magistrature, considérant qu’il n’a pas pris les décisions nécessaires pour faire face aux crises et difficultés qui lui ont été soumises à l’instar de la grève des juges et les agressions contres les avocats à Médenine.
Il a considéré que le CSM a fait l’objet de controverses et de conflits entre l’Association des juges et l’Ordre des avocats, soulignant que les nouveaux membres du Conseil ont prêté serment devant le peuple et doivent veiller sur la préservation de l’indépendance de la magistrature.
“Le Conseil supérieur provisoire de la magistrature est un fait accompli après la désignation de ses membres”, a-t-il assuré, espérant que le président Saied accepte d’engager un dialogue national en faisant prévaloir l’intérêt suprême du pays, et considérant que 7 mois ne représentent pas une longue période et qu’à un dialogue sera engagée à l’issue de la consultation nationale.
Concernant la loi relative à l’assignation à résidence, Bouderbala a estimé qu’il sera abrogé, sachant que les raisons derrière son maintien depuis l’époque de Bourguiba et après la révolution demeurent, jusqu’aujourd’hui, inconnues.
Cette mesure est, incontestablement, inconstitutionnelle, réitérant le rejet de l’Ordre des avocats de cette mesure administrative, non prévue par le Code de procédure pénale.
Selon lui, il n’existe que 4 véritables partis politiques qui doivent s’apprêter pour les prochaines élections afin d’organiser des élections transparentes et justes.
Et de poursuivre que la révision de la Constitution et de la loi électorale sont d’une extrême importance pour le peuple tunisien, appelant à opter pour un véritable régime présidentielle ou parlementaire avec l’imposition d’un contrôle rigoureux, à amender la loi électorale qui a donné lieu à une mosaïque politique inapte à former un gouvernement.
Written by: Islam Sassi