Express Radio Le programme encours
Le dirigeant du Mouvement Ennahdha et ancien ministre, Imed Hammami, a dit, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, ce mardi 19 octobre 2021, que sa démission du Mouvement Ennahdha n’est pas liée au désaccord avec les démissionnaires d’après-25 juillet 2021, et que l’objet de ce conflit est sa volonté de rompre avec l’Islam politique.
Pour lui, son parcours et son appartenance avec Ennahdha a pris fin et qu’il est à la disposition de son pays, et ce, abstraction faite du poste qu’il occupera ou la mission dont il se chargera, dans le cadre d’un parti politique ou d’une initiative nationale réunissant toutes parties.
Il a ajouté que le gouvernement actuel dispose de nombreux facteurs de réussite sur laquelle on peut parier, rappelant que seul le gouvernement de Youssef Chahed avait un programme clair, au moins, lors de sa formation, contrairement aux gouvernements qui l’ont précédé.
De même, il a souligné que le scénario de désaccord entre la cheffe du gouvernement et le président de la République est probable, sachant que le temps ne sera pas l’allié du président Saied.
“Il lui faut au moins un an pour pouvoir concrétiser les revendications populaires et appréhender les questions constitutionnelles, économiques, politiques, et judiciaires”, a-t-il indiqué au sujet de la période éventuellement accordée à Kais Saied pour entreprendre les réformes escomptées.
Dans le même contexte, il a dit que la Tunisie peut se disculper de l’aide du Fonds monétaire international (FMI), notant qu’il n’y a aucun pays qui a pu surmonter ses crises économiques et réaliser une relance en s’appuyant sur le FMI.
Et d’ajouter : “Nous respectons le président de la République et ses prérogatives. Mais, il faut le dire, on ne peut applaudir d’une seule main”, mentionnant qu’il doit écouter les tunisiens, particulièrement les compétences tunisiennes patriotes.
L’invité du programme Hdith Esse3a a aussi appelé au retour au programme du gouvernement d’Elyes Fakhfekh, d’autant plus que les idées existent déjà et il faut se remettre, sans délai, au travail et mettre en place un plan prévisionnel de l’année 2022 pour qu’elle ne soit pas une autre année difficile.
Au sujet de la coopération bilatérale, Hammami a fait remarquer qu’il faut se tourner vers la Libye, qui pourra être notre bouée de sauvetage pour pouvoir boucler cette année, et ce, à travers les avoirs libyens gelés et la création d’un fonds d’investissement bilatéral, tout en renforçant le partenariat tuniso-lybien.
L’invité de Walid Ben Rhouma a regretté que nous avons perdu assez de temps avant le 5 juillet et qu’on pourrait encore tomber dans le même piège, réitérant qu’ils sont préts à soutenir le président Saied, qui devra évidemment être à l’écoute de tout le monde et que ceux qui ont déjà échoué, ne sont pas obligatoirement des criminels ou des traites. Enfin, la justice dira son mot.
Concernant le dialogue national, Hammami a déclaré que l’objectif est que ce dialogue, tant attendu, soit tenu, remarquant que le dialogue avec les jeunes ne sera pas de nature à résoudre le problème. En effet, des dialogues avec, d’une part les organisations nationales et d’autre part avec les partis politiques s’imposent également.
“La lutte contre la corruption n’est pas l’apanage de l’Etat. L’Etat doit se pencher sur le développement et la redynamisation du cycle économique, en vue de créer de la richesse et la distribuer équitablement. La lutte contre la corruption n’est qu’une priorité, entre autres, les autres priorités urgentes de l’Etat”.
Et de poursuivre qu’il a rompu les ponts avec le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, pour des raisons liées à l’irrespect des normes et des institutions au sein du Mouvement, avouant qu’Ennahdha a commis plusieurs erreurs comme la nomination de Rafik Abdesselam à la tête du ministère des affaires étrangères.
Written by: Islam Sassi
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