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Issam Chebbi : Le président Saied doit écouter la voix de la sagesse et tous ses partisans ont été fichés S17

today08/03/2022 121

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Invité du plateau de l’émission Hdith Esse3a, le secrétaire général du parti Al Jomhouri, Issam Chebbi, s’est félicité de la levée de l’assignation à résidence sur l’ancien ministre de la justice et dirigeant du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri.

Chebbi a indiqué, dans ce sens, qu’on ignore encore les causes de son arrestation et de sa libération. Selon lui, le ministre de l’intérieur contrôle à sa guise les libertés des personnes, alors que cela relève de la compétence de la justice.

“Bhiri est victime d’une injustice”, a-t-il dit.

En effet, ce n’est pas seulement Bhiri qui était victime du despotisme de Saied. Tous ses partisans se sont retrouvés concernés par la mesure S17, rappelant la condamnation du député gelé, Issam Bargougui par le tribunal militaire et l’arrestation de l’ancien bâtonnier, Abderrazak Kilani.

Notre invité a considéré qu’hier était une triste journée dans l’histoire de la Tunisie et de celle de la magistrature après la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et son remplacement par un autre conseil dont les membres sont nommés.

Sur un autre plan, il a indiqué que la culture démocratique n’est pas assez développée en Tunisie après la révolution, considérant que l’éparpillement et les conflits au rythme desquels vit le tunisien ont bloqué le pays et freiné la résolution de ses crises. 

“La responsabilité de ce qui se passe incombe aux élites de la Tunisie”, accuse-t-il.

Chebbi a exprimé son étonnement quant au retard pris dans la nomination des chefs des cabinets du président de la République et de la cheffe du gouvernement, soulignant que tous les décrets présidentiels publiés au JORT sont relatifs à des nominations ou des limogeages.

La même source a fait remarquer qu’une culture réfractaire à toute activité institutionnelle ou démocratique commande le comportement des décideurs politiques, et que les acquis de la révolution sont en train de se rétrécir comme peau de chagrin.

“Au lieu de  lui prescrire un médicament, on a tué le malade”, a-t-il déploré.

Dans ce registre, il a ajouté que les mesures exceptionnelles sont moins contraignantes que les lois et sont mises en application pour éviter le blocage des institutions de l’Etat. A cet égard, l’Etat ne doit pas être la cible de ces mesures.

Le secrétaire général du parti Al Jomhouri a abordé la crise économique que traverse le pays, dont notamment la pénurie de plusieurs produits de base comme le sucre et l’huile d’olive, ainsi que les menaces de fermeture affichées par les boulangeries.

En effet, le pays est menacé par une crise économique sans précédent qui va jeter ses ombres sur le climat social en Tunisien, appelant l’Etat à lutter contre la spéculation et l’injection du stock stratégique sur les marchés, outre la promotion de la politique de création de la richesse.

Il a souligné, dans le même cadre, que le pays avance sans gouvernement et a besoin d’un gouvernement de sauvetage qui fera l’objet d’un consensus et de l’unanimité des différents acteurs de la scène politique et des organisations nationales.

Et d’ajouter que le dialogue national pourra nous épargner le risque d’une guerre civile, précisant que les conditions dudit dialogue ne sont pas respectées. Ainsi, toutes les parties qui croient au dialogue doivent oeuvrer pour apaiser les tensions. 

Notre invité a aussi appelé à mettre fin à la consultation nationale qui est loin d’être la solution à cette crise et qu’elle doit faire l’objet d’un dialogue national.

Le secrétaire général d’Al Jomhouri a affirmé que l’organisation des élections est inéluctable. Mais, ces élections doit avant tout faire l’objet d’un consensus, s’intérrogeant sur la partie chargée du contrôle du bon déroulement des élections du 17 décembre et de la loi électorale qui sera appliquée.

Chebbi a enfin appelé le président de la République à être à l’écoute de la voix de la raison et de la sagesse au risque de déclencher une vague d’indignation populaire…


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Écrit par: Islam Sassi



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