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L’expert comptable et ancien membre de la commission parlementaire de finances, Iyadh Elloumi, a déclaré, ce vendredi 5 novembre 2021, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que les données publiées par le ministère des finances ne sont pas assez transparentes et ne reflètent pas la véritable situation financière du pays.
Il a indiqué que les opérations financières gérées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), sont réglementées par la loi et que l’argent qui entre dans l’actif de la caisse de l’Etat pendant une courte durée relève d’une opération financière purement technique.
Elloumi a dit que les difficultés économiques en Tunisie sont essentiellement structurelles et ne peuvent pas être simplement discutées sur les réseaux sociaux, faisant allusion aux informations relayées sur ces réseaux selon lesquelles la BCT a eu recours à la planche à billets pour faire face à la crise monétaire.
Selon lui, ces dossiers demeurent de nature élitiste et ne peuvent pas être ainsi appréhendés.
L’invité de l’émission Expresso a déclaré que le FMI n’accordera pas des prêts à la Tunisie, ajoutant “il ne faut pas vendre des illusions aux tunisiens, la situation politique en Tunisie conduira la Tunisie vers la banqueroute”.
Au sujet du projet de loi de finances, il a critiqué l’élaboration de ce projet en écartant les opérateurs économiques, réitérant que ce gouvernement est dépourvu de toute légitimité.
Quant au secteur agricole, il a regretté que les récoltes abondantes sont devenues inquiétantes pour les agriculteurs. Ce qui laisse entendre que le problème est essentiellement politique.
Elloumi a considéré que la loi organique du budget de l’Etat n’est plus applicable et que tout fonctionnaire qui dépense un millime en application aux décrets-lois émis par le président Saied sera poursuivi conformément à l’article 96.
Et d’ajouter que les critiques ciblant les partis politiques et la démocratie tunisienne ne changeront un iota de la position des institutions internationales et des pays étrangers méfiants et sceptiques à l’égard du pouvoir actuel en Tunisie, Dans le même contexte, il a estimé qu’il n’est pas admissible que la loi de finances soit adoptée à défaut d’un pouvoir législatif.
Concrètement et juridiquement, on ne peut pas adopter la loi de finances et il convient de la reporter pour le mois de mars 2022, selon la loi organique du budget et que les finances publiques soient, entre temps, régies par les décrets-lois.
Il a appelé à entamer des discussions sociétales pour organiser un dialogue national économique et social, l’un des soucis majeurs des tunisiens aujourd’hui.
Et de poursuivre qu’il était possible d’élaborer le 14e plan de développement à partir des suites du dialogue sociétal, considérant que les élections anticipées représentent l’unique solution politique envisageable pour abolir ce régime totalitaire et briser l’isolement de la Tunisie.
Written by: Islam Sassi