Express Radio Le programme encours
Invité de l’émission Hdith Esse3a, Oussama Kheriji, membre du collectif “Citoyens contre le coup d’Etat” et conseiller de l’ancien chef du gouvernement, Hichem Méchichi, est revenu sur le traitement des manifestants qui sont descendus dans la rue le 17 décembre 2021 pour contester les dispositions exceptionnel et le calendrier de réformes fixé par le président Saied.
Au micro de Walid Ben Rhouma, le membre de l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat”, a fait savoir que les forces de sécurité ont empêché les manifestants du collectif de rejoindre l’avenue Habib-Bourguiba. Pourtant, ils leur ont informé la veille du 17 décembre, par le ministère de l’intérieur, du parcours qu’ils peuvent emprunter pour leur manifestation, soit entre l’horloge de l’avenue Habib Bourguiba jusqu’à Tunis-Marine, tandis que les sympathisants de Kais Saied peuvent célébrer la fête de la Révolution devant le théâtre municipal.
En effet, le nombre des sympathisants de Saied était assez faible et ne reflète plus sa prétendue popularité, d’après ses dires, indiquant que l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat”, a montré de nouveau que la rue tunisienne suit de près les affaires publiques et que son rejet du coup d’Etat est désormais évident.
“Les membres du collectif “Citoyens contre le coup d’Etat” ont été harcelés, au cours de la manifestation du 17 décembre. Ils étaient bloqués dans un périmètre insuffisant. Les forces sécuritaires ont saisi les équipements des manifestants et interdit ceux qui ont rejoint le sit-in d’en sortir.
Soixante-dix personnes ont été donc contraints de passer la nuit à la rue, et une dix autres personnes ont été arrêtées”, a-t-il dit, notant que le sit-in a été suspendu le lendemain, samedi 18 décembre 2021, afin de préserver l’intégrité physique des protestataires.
Cette oppression policière est une décision politique qui vise à réprimer les manifestants, d’autant plus que le sit-in envoie un message politique clair dénonçant la démarche de Kais Saied.
Kheriji s’est également exprimé sur le discours du ministre des affaires sociales à l’occasion de la célébration de la fête de la Révolution, un discours assez raccourci et qui semble indifférent .
Selon lui, face au tâtonnement du système dans le traitement des affaires économiques et sociales, “la rue sociale” va rejoindre “la rue politique” pour contester ce régime inapte à satisfaire les besoins du peuple.
En dépit de ses vices, la période antérieure au 25 juillet a été marqué par beaucoup d’exploits dont particulièrement la Constitution de 2014, ainsi que d’autres lois révolutionnaires comme la loi relative à la violence contre la femme et la loi relative à l’économie sociale et solidaire. De ce fait, “la violation de ce pacte social sera une démarche destructrice et non pas constructive”, s’est-il indigné, ajoutant que le président de la République, l’ancien chef du gouvernement, et le Parlement, partagent la responsabilité de la dégradation de la situation en Tunisie.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a considéré que l’UGTT a tenté d’adopter une position médiane en saluant au début le processus du 25 juillet et les mesures exceptionnelles visant à rompre avec le système de corruption d’une part, et en exerçant une pression sur la présidence de la République pour élaborer une feuille de route claire en impliquant la société civile, les organisations nationales et les partis politiques. Reste que le président Saied a ignoré les bonnes intentions de l’UGTT et a rejeté son initiative.
Kheriji a enfin appelé à la poursuite des activités du Parlement pourvu que ses missions soient limitées et se focalise surtout sur l’élection des membres de l’ISIE, la révision des lois des instances indépendantes dont notamment, la HAICA, mais aussi pour accorder sa confiance au gouvernement de Bouden, un gouvernement illégitime et incapable de solliciter l’aide des bailleurs de fonds internationaux.
Written by: Islam Sassi
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