Express Radio Le programme encours
L’activiste politique et dirigeant démissionnaire du Mouvement Ennahdha, Abdellatif Mekki, a fait savoir, ce jeudi 16 décembre 2021, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, que la motion dénonçant le coup d’Etat, signée par des politiciens, activistes de la société civile, a été programmée avant le discours de Kais Saied fixant le calendrier des prochaines réformes politiques, indiquant que la coordination entre cette initiative et le mouvement “Citoyens contre le coup d’Etat”, ainsi que d’autres partis politiques se poursuit pour faire face au putsch.
Mekki a considéré que Saied a profité des erreurs des autres pour devenir le sauveur de la nation, et que c’est à cause des divisions de la classe politique que Saied a perpétré ce coup d’Etat.
“L’Etat est désormais une boîte noire à défaut de déclarations, de conférences de presse et de dialogue. Toutes les institutions de l’Etat ont été usurpées”, a-t-il déploré.
Selon l’ancien dirigeant d’Ennahdha, le soutien de l’initiative de l’UGTT était dans l’intention d’ouvrir les portes du débat et d’accorder la priorité aux questions économiques. Or, il s’est avéré ensuite que le président Saied avait son propre agenda, rejetant ainsi l’initiative de l’UGTT.
D’après Mekki, le président Saied a altéré la situation sans qu’il ne s’intéressent aux frictions et querelles politiques sous le dôme du Parlement, notant que la présidente du PDL était son alliée. En fait, Saied n’a fait que laisser pourrir davantage la situation pour qu’il puisse ensuite faire table rase. Ce qui n’est pas à vrai dire éthiquement admissible.
Et d’ajouter que si le locataire de Carthage avait un programme de réformes claires, il aurait pu organiser un dialogue national pour en parler, soulignant qu’il aurait pu aussi éviter la dégradation de la notation souveraine de la Tunisie par l’agence Moody’s.
D’après Abdellatif Mekki, le chef de l’Etat représente un danger sur les acquis de la révolution et peut, via le décret n°117 restreindre la liberté des médias et changer la composition du Conseil supérieur de la magistrature. Ce qui est, selon lui, inacceptable et illogique.
Il a ajouté que la lutte des tunisiens contre le coup d’Etat prendra petit à un petit de nouvelles formes et s’accentuera au fil des mois, dès qu’ils se rendent compte que Kais Saied n’a aucun programme et vise justement à gouverner et à prendre le contrôle de l’Etat tunisien.
Et de poursuivre qu’il n’existe aucune loi interdisant aux gens d’accéder à leurs lieux de travail, soulignant que certaines questions de principe sont indivisibles.
Au micro de Walid Ben Rhouma, l’activiste politique Abdellatif Mekki a estimé que le calendrier fixant les réformes politiques de Kais Saied n’a proposé aucune solution aux crises actuelles et a compliqué davantage la situation.
D’ailleurs, la crise économique ne peut être surmontée qu’après avoir trouvé un consensus sur les grandes orientations à suivre et les réformes nécessaires à mettre en place, sachant que le gouvernement de Fakhfekh aurait pu avancer dans le cadre d’un consensus économique et social.
Et d’enchaîner qu’il faut dépasser les conflits politisés, ajoutant que le président Saied n’a fixé ce calendrier que pour gagner de temps.”Entre temps, beaucoup choses vont changer à travers les décrets-lois”, a-t-il enfin souligné.
Written by: Islam Sassi
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