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Abdellatif Mekki, ancien ministre et secrétaire général du parti “Travail et réalisation”, a indiqué, ce jeudi 14 juillet 2022, qu’il n’est pas possible de légitimiser le processus actuel, sinon les prochains chefs de l’Etat peuvent activer l’article 80 et réclamer la légalisation de son processus individuel.
Invité de l’émission L’Express, Mekki a dit que si le président Saied voulait organiser un référendum transparent et libre, il aurait dû fixer un seuil minimum de participation pour pouvoir retenir ses résultats. Il aurait également pu prévoir des solutions alternatives en cas d’échec du référendum.
“Il est fort probable que Saied procède à une nouvelle révision du texte constitutionnel et organise un autre référendum en cas d’échec de celui du 25 juillet courant’’, affirme Mekki.
Au sujet du boycott du référendum, l’invité de l’émission L’Express a insisté qu’il s’agit d’une position de principe animée par des considérations éthiques car, selon lui, il ne convient pas de participer à une opération illégale.
“Ce n’est qu’un coup de force et non pas un référendum constitutionnel”, a-t-il avancé.
Dans ce sens, il a fait remarquer que le discours du président Saied prononcé à l’occasion de l’Aïd n’est qu’une tentative de harcèlement, ajoutant que SAied a admis l’absence des mécanismes nécessaires dans le projet de la Constitution pour empêcher celui qui détient le pouvoir de devenir un tyran.
“Le sort du projet de la Constitution de Saied sera celui du régime de Ben Ali”, a-t-il déclaré, ajoutant que le projet de la Constitution nous rappelle la déclaration du 7 novembre 1987.
Pire encore, la déclaration du 7 novembre est théoriquement mieux rédigée que le projet de cette Constitution vicieuse qui concentre tous les pouvoirs dans les mains du président sans aucun contrôle.
Mekki s’est interrogé sur les raisons de la non constitutionnalisation de la HAICA, ajoutant qu’il y a une intention sous-jacente pour supprimer cette instance ou la maintenir sans qu’elle ne soit constitutionnalisée.
“Si le projet de la Constitution passe, le président promulguera une série de lois pour tout contrôler”, a estimé l’ancien ministre et président du Parti “Travail et réalisation”.
Et de poursuivre que le président Saied ne peut même pas travailler avec une équipe, ce qui témoigne de son penchant autoritaire, soulignant que celui qui soutient les coups d’Etat doit assumer sa responsabilité historique.
Au sujet des élections législatives, Mekki a estimé que leurs résultats seront falsifiés d’avance, car la falsification précède, à travers le contrôle des administrations et des médias, citant dans ce sens les nominations des gouverneurs dans l’intention de mettre la main sur l’administration et inciter les citoyens à participer au référendum.
Concernant la création d’une deuxième Chambre à côté de l’Assemblée du peuple, l’invité de l’émission L’Express a considéré que cela ne pourra être admis que dans Etats qui vivent une scission interne ou des États caractérisés par une diversité éthnique et religieuse.
Et d’ajouter que la Constitution a besoin de certaines garanties en rapport avec les instances constitutionnelles et la mise en place de la Cour constitutionnelle.
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Written by: Islam Sassi