Express Radio Le programme encours
Moez Belhadj Rhouma, ancien député du mouvement Ennahdha et président de la commission de l’agriculture dans le Parlement gelé, a déclaré, ce jeudi 28 octobre 2021, que le secteur agricole peut devenir l’un des leviers de l’économie nationale, et ce, malgré les contraintes liées à l’inaptitude à accéder à de nouveaux marchés, et le recours à des marchés traditionnelles, à l’instar du marché européen.
Lors de son passage dans l’émission Hdith Esse3a, dans le cadre de la journée spéciale dédiée au secteur agricole, il a mis l’accent sur la défaillance de la diplomatie économique, appelant à s’orienter vers d’autres marchés en Asie, en Afrique et aux pays du Golfe, pour contenir le surplus de production des volailles, des oeufs et des agrumes.
“Nous avons besoin de concevoir un nouveau modèle de développement où l’agriculture en sera l’épine dorsale, à côté d’autres secteurs industriels à forte valeur ajoutée”, a-t-il avancé.
Belhadj Rhouma a évoqué certaines problématiques d’ordre législatif, précisant que tous les gouvernements, sans exception, n’avaient pas de politique et de vision claire du secteur agricole, exceptée l’expérience socialiste pendant les années soixantes, notant que cette expérience n’était pas fondée sur des bases scientifiques.
Quant à l’économie sociale et solidaire, l’invité de Hdith Esse3a a estimé que la volonté politique nécessaire pour la faire bouger et mettre en oeuvre, fait défaut, quoi que cette économie peut être une voie possible pour résoudre les problèmes de financement, sachant que l’Etat prend en charge en vertu de cette loi le financement de certains projets avec des faibles taux d’intérêt.
Au micro de Walid Ben Rhouma, l’ancien député démissionnaire du Mouvement Ennahdha, a appelé à attribuer les terres domaniales agricoles aux jeunes pour qu’elles ne soient pas mal-exploitées, notant que leur attribution aux hommes d’affaires et sociétés était une expérience défaillante. Dans la même lignée, il a dit que l’attribution des lotissements agricoles aux petits agriculteurs et aux jeunes chômeurs n’a pas abouti vu le manque des mécanismes de financement et le taux d’intérêt élevé.
Il a indiqué que l’Etat n’a déployé aucun effet, depuis des décennies, pour protéger ses semences et encourager la recherche scientifique, ce qui explique la hausse des prix liée directement à l’augmentation des coûts de production. Et d’ajouter qu’il est important d’encourager la recherche scientifique, évoquant dans ce contexte la banque nationale des gènes et son rôle cardinal dans le secteur, surtout qu’il réunit des cadres et des universitaires qualifiés, et dont la situation professionnelle demeure ambiguë.
L’invité du programme Hdith Esse3a a signalé que la fabrication des médicaments utilisés en agriculture aurait été possible pour éviter leur importation de l’étranger. Sauf que cette voie n’a pas été suivie par la Tunisie depuis les années 80 du siècle précédent à cause des lobbies d’importation, qui monopolisent également l’importation de l’huile d’olive.
Et de poursuivre que la capacité des entrepôts de stockage des olives relevant de l’Office national de l’huile, ne dépasse pas 100 mille tonnes alors qu’elle est aux alentours de 400 mille tonnes chez les particuliers, soulignant que certains n’ont pas le droit de bénéficier des primes de stockage accordées par l’Etat. Un dossier de corruption qui a été de l’ordre du jour de la commission parlementaire de l’agriculture.
Written by: Islam Sassi
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