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Moncef Bouzazi : Le gouvernement actuel ne peut pas conclure un accord à long terme avec le FMI

today10/06/2022 69

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Le membre du bureau politique du mouvement Echaâb, Moncef Bouzazi, a déclaré, ce vendredi 10 juin 2022, qu’il existe des tentatives d’ingérence des forces étrangères dans les affaires internes de la Tunisie, qui prennent une ampleur artificielle dans le pays en vue de détourner l’attention de l’opinion publique des grands dossiers de l’heure.

Selon l’invité de l’émission Expresso a estimé que certaines parties comptent sur l’ingérence des pays étrangers pour restaurer l’équilibre des forces dans l’intention de pousser vers le retour à l’avant-25 juillet ou la reproduction du scénario de la construction d’une nouvelle République à l’image de ce qui s’est passé en 2011 et 2012.

Bouzazi a également fait remarquer que cette ingérence ne pourra aboutir qu’en l’existence de parties tunisiennes impliquées dans ces tentatives d’empoisonnement du climat politique. Autrement dit, les forces étrangères ne pourront s’immiscer dans les affaires tuniso-tunisiennes si tout le monde en Tunisie fait preuve de patriotisme.

“Le scénario de 2011-2012 ne se reproduira pas”, assure-t-il.

Au sujet de l’abstention de l’UGTT de participer aux réunions de la commission nationale consultative, le membre du bureau politique du mouvement Echaâb a estimé qu’il s’agit d’une décision souveraine et l’UGTT est en droit de décider la participer ou non à ce dialogue national.

Bouzazi a souligné l’existence d’une ambiguité et un flou qui entourent la forme et la teneur du dialogue, insistant que le pays a besoin d’un dialogue économique et social, 

Il a rappelé, dans ce sens, que le mouvement Echaâb a appelé le président Saied à se focaliser sur les dossiers économiques et sociaux, et à constitutionnaliser les institutions de l’Etat qui veilleront à garantir l’ensemble des droits et libertés du citoyen et à diriger le processus de développement.

Le secteur privé est à l’origine de la crise actuelle et l’Etat a renoncé à son rôle

Le secteur privé gère, selon lui, 40% du développement et de l’investissement en Tunisie, à l’heure où le rôle de l’Etat n’a cessé de se rétrécir  tout au long des 40 dernières années.

L’Etat s’est contenté d’encourager le secteur privé, qui n’était pas assez puissant pour faire face à l’économie de rente. En effet, la crise économique et sociale que traverse le pays incombe au secteur privé qui détient la plus grande partie de la richesse et domine la sphère économique.

Face à cette situation, le rôle de l’Etat dans l’opération de production doit  être revu et ce, particulièrement dans les secteurs critiques dans les régions. 

“Le rôle économique de l’Etat doit être délimité et constitutionnalisé”, précise notre invité, ajoutant que les ressources comme l’eau, les produits énergétiques et miniers, et les céréales doivent être gérées par l’Etat.

Le gouvernement actuel n’est pas concerné par ces questions stratégiques puisqu’il s’agit d’un simple gouvernement de gestion des affaires courantes. Ce qui explique sa non participation au dialogue économique et social.

Le gouvernement actuel ne peut pas conclure un accord à long terme avec le FMI

Le membre du bureau politique du mouvement Echaâb a considéré que le gouvernement de Bouden n’est pas en droit de conclure un accord à long terme avec le FMI.

Sur un autre plan, il a considéré que le système bancaire représente un point noir dans l’histoire de la transition démocratique en Tunisie.

Dans le même contexte, il a rappelé que les recommandations du FMI se résument dans la libération du dinar, l’indépendance de la BCT, et la restructuration des entreprises et de la fonction publique et la révision du système de compensation.

L’invité de l’émission Expresso a ajouté que la crise actuelle est induite par le système bancaire après la libération du dinar, rappelant qu’un gouvernement d’affaires courantes ne peut pas engager de pareilles réformes.

Bouzazi a enfin considéré que la Constitution de 2014 était intentionnellement minée de mécanismes et de dispositions empêchant l’instauration d’un régime de gouvernance stable.

Aujourd’hui, il convient de se pencher sur la révision régime politique et mettre fin à l’état d’exception pour charger un gouvernement puissant et compétent de mettre en place les réformes urgentes et structurelles nécessaires.

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Écrit par: Islam Sassi



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