Nabil Ben Abdellatif : Le déficit commercial de la Tunisie se creusera davantage d’ici la fin de l’année courante

L’expert-comptable et président d’honneur de l’Ordre des experts-comptables, Nabil Abdellatif, a indiqué que la crise des carburants et des céréales et l’importation de ces produits sont derrière la détérioration du déficit budgétaire au cours du premier semestre de l’année 2022. Ce qui explique le déficit avec l’Algérie et la Russie, tandis que le déficit de la balance commerciale de la Tunisie avec la Turquie et la Chine aurait pu être comblé à travers la révision des accords de libre-échange avec ces pays.

L’invité de l’émission L’Express a fait remarquer que l’Etat n’a pas procédé à la réduction de l’importation de certains produits de luxe de la Chine et de la Turquie, évoquant dans ce sens les lobbies et les groupes d’influence qui gouverne le paysage économique.

Selon lui, le déficit commercial de la Tunisie poursuivra son escalade au cours du deuxième semestre de l’année courante, avec une diminution légère qui sera enregistrée au niveau de la balance commerciale énergétique et céréalière.

Ben Abdellatif a mis l’accent sur la nécessité de mettre au point une stratégie nationale pour la maîtrise des échanges  commerciaux de la Tunisie avec les autres pays, à travers la mise en place des grandes orientations à suivre à cet effet.

Le président d’honneur de l’Ordre des experts-comptables a également abordé le déséquilibre du système de compensation, puisque les bénéfices des entreprises exportatrices proviennent de la subvention des produits de première nécessité. Ainsi, ces entreprises comptent sur la maîtrise des coûts de production en se basant sur les subventions de l’Etat.

Dans le même registre, il a indiqué que plusieurs produits importés sont de qualité médiocre et représentent un danger pour la santé et l’environnement.

Sur un autre plan, il a considéré que le dossier des énergies renouvelables est un dossier de corruption qui doit être traité, regrettant que les ressources naturelles de la Tunisie n’ont pas été valorisées tant que jusqu’à présent, on n’a pas trouver des solutions alternatives pour pallier la crise des hydrocarbures et combler le déficit énergétique.

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