Nabil Hajji : Je ne pense pas que la plénière d’aujourd’hui sert les intérêts de la Tunisie et sa portée sera essentiellement extérieure

Nabil Hajji, dirigeant du Courant démocrate, a indiqué que la convocation des députés pour une plénière est assez normale et la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité nationale en concomitance avec cette plénière ne doit pas effrayé des députés qui se sont volontairement présentés aux élections pour être au service du peuple tunisien.

Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a du 30 mars 2022, Hajji a affirmé que la tentative de putsch constitutionnel dont parlait Kais Saied laisse à penser que le président de la République représente désormais l’Etat. Ce qui est surprenant, selon ses dires.

Le député affilié du Courant démocrate a indiqué qu’il n’ a pas participé à la plénière d’aujourd’hui qui ne servira les intérêts de la Tunisie, signalant qu’il ne s’oppose pas par contre à sa tenue dans la mesure que le Parlement est une institution constitutionnelle qui doit jouer pleinement son rôle.

Il a fait savoir que plusieurs députés ont affiché leur volonté de démissionner et de passer à des élections législatives anticipées à travers une session plénière qui ne sera présidé ni par Ghanouchi, ni par Samira Chaouachi. Il reste que cette proposition n’a jamais été soutenue par le mouvement Ennahdha et ses alliés.

D’ailleurs, certains députés ont participé à cette plénière pour défendre leur dignité et de la légitimité électorale. Ils ne soutiennent ni le président de la République, ni le président du Parlement.

“Le député se trouve aujourd’hui dans une situation embarrassante”, déclare-t-il.

L’invité de l’émission Hdith Esse3a a signalé que la portée de la tenue de cette plénière sera plutôt extérieure dans la mesure où sa tenue prouve que le président Saied ne cesse d’ignorer les recommandations du pouvoir législatif en dépit de sa légitimité.

Et d’ajouter que la dissolution du Parlement doit être faite dans le cadre du strict respect de la Constitution, soulignant que la réaction du président Saied ne doit pas surprendre. Saied pourra exercer une pression sur les députés à travers l’usage abusif de la force à leur encontre.