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Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a du 7 janvier 2022, l’activiste politique Hssouna Nasfi a indiqué que le doute persiste quant à l’organisation du référendum et des élections en 2022, ajoutant que rien n’empêche le président Saied de se rétracter.
Il a considéré que la consultation nationale électronique est imposée et que ses résultats sont connus d’avance, estimant que le taux de participation sera très faible, d’autant plus qu’elle est boycottée par la plupart des partis politiques.
Nasfi a fait remarquer que 55% des tunisiens ont un niveau d’études ne dépassant pas la 6ième année de l’enseignement primaire. De ce fait, il est assez difficile de leur expliquer la différence entre les régimes politiques.
“Kais Saied s’est isolé dans son palais en compagnie de la cheffe de son cabinet et de ses conseillers”, a-t-il révélé, avant d’ajouter qu’il aurait pu sauver le pays le 25 juillet s’il avait une vision claire et une feuille de route à suivre.
L’auto-dissolution du Parlement, une hypothèse envisageable?
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a rappelé que le soutien du gouvernement de Méchichi était justifié par l’impossibilité de limoger le chef du gouvernement et de former un nouveau gouvernement à la lumière des frictions politiques sous le dôme du Parlement et à défaut d’une majorité absolue.
Le président Saied a refusé le dialogue et le Parlement s’est retrouvé incapable de trouver des solutions ni avec le gouvernement de Méchichi, ni avec le président Saied.
Il a rappelé que le Mouvement Ennahdha avait soutenu le gouvernement d’Elyes Fakhfekh et a retiré ensuite la confiance à ce gouvernement, engendrant ainsi une crise politique aiguë, qui a pris une nouvelle ampleur avec le gouvernement de Méchichi.
“Les solutions logiques, constitutionnelles et légitimes existaient à l’époque. Si le préisdent Saied avait accepté le dialogue, le Parlement aurait pu être dissous”, a-t-il confié.
L’erreur fatale commise par Méchichi
C’est à cause du désaccord entre la présidence du gouvernement et la présidence de la République que la crise a perduré. En effet, toutes les personnes au pouvoir assument en partie la responsabilité de la dégradation de la situation. D’après Nasfi, le président Saied aurait pu intervenir pour accélérer la campagne de vaccination même avant le 25 juillet.
Et d’ajouter que l’ancien chef du gouvernement Méchichi aurait dû présenter sa démission avant la complication de la crise. Sauf qu’il ne l’a pas fait et s’est acharné dans cette guerre avec la présidence de la République.
Le président Saied, seul contre tous!
“Je ne vois pas de prémices de sortie de crise, ni de points lumineux qui laissent espérer ou rêver d’un avenir glorieux”, a-t-il affirmé.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a souligné que le président de la République mène au quotidien une guerre contre les organisations nationales, les partis, et les instances. Bref, une guerre multifrontale contre tous..
D’ailleurs, Saied veut imposer au peuple tunisien sa propre vision bien qu’il n’ait été élu que par 2.7 millions de tunisiens, dont la majorité ne le soutient plus aujourd’hui.
Et de poursuivre que le président Saied n’a pas une vision réformiste du pays,n’accepte pas la différence, et ne s’est pas entouré de conseillers qui peuvent l’aider, malgré son manque d’expérience et de pratique politique.
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Written by: Islam Sassi