Express Radio Le programme encours
Lors de son passage dans l’émission Expresso, le professeur universitaire, Neji Baccouche, a indiqué, ce lundi 29 novembre 2021, que l’économie tunisienne est tournée vers les services qui requièrent beaucoup de ressources financières, notant que les ressources de l’Etats se composent à raison de 90% des recettes fiscales. Selon lui, les emprunts perçus par l’Etat sont payés ultérieurement via les impôts imposés aux citoyens.
“Les emprunts d’aujourd’hui sont les impôts de demain”, a-t-il affirmé.
Baccouche a considéré que la fiscalité doit être au coeur des préoccupations de l’Etat, rappelant que la Constituante de 2011 n’a pas reconnu l’importance de cette question lors de l’élaboration et l’approbation de la Constitution. Pareillement pour les gouvernements qui se sont succédés depuis la révolution.
Cette question a été à la marge des débats, semble-t-il, parce qu’il ne s’agit pas d’un dossier populiste, notant qu’il convient de trouver des solutions pour surmonter la crise financière à travers un dialogue inclusif visant à renflouer les caisses de l’Etat.
En effet, l’Etat n’est pas en mesure de financer les politiques publiques sans la participation active du citoyen, partenaire dans cette opération fiscale. Une opération fiscale, selon ses dires, “titre de citoyenneté ». De même, la réduction des ressources fiscales sera de nature à ancrer la culture de l’inconscience des citoyens de l’importance de la fiscalité.
Selon l’invité du programme Expresso, la démocratie repose sur les impôts et que la réforme fiscale passe par une profonde réforme de l’administration à travers la révision du régime de recrutement et de la formation des fonctionnaires, d’autant plus que l’administration tunisienne est sinistrée malgré les tentatives de réformes et de restructuration.
Et d’ajouter que seules les salariés et fonctionnaires paient régulièrement leurs impôts, notant que la création de la richesse est la clef pour l’élaboration d’un modèle économique.
Sur un autre plan, il a ajouté que l’économie nationale fait partie de l’économie mondiale, et qu’il n’a presque pas de poids par rapport aux autres économies. En dépit de la richesse des ressources et des capacités du pays, sa situation demeure déplorable.
Le doyen Baccouche a poursuivi qu’il est nécessaire de financer les politiques publiques, étant la seule solution pour surmonter la crise financière, réitérant qu’il faut se pencher sur l’organisation d’un dialogue national.
Written by: Islam Sassi