Néji Jalloul : L’aborgation du décret n°117 s’impose et les élections législatives n’auront pas lieu le 17 décembre 2022

Invité du programme Hdith Esse3a, le président du parti de la Coalition nationale tunisienne, Neji Jalloul, a déclaré, ce vendredi 11 mars 2022, que nous sommes passés du péril imminent au désespoir permanent, faisant allusion au flou qui entoure la situation en Tunisie et l’accusation des chefs d’entreprises de corruption.

Jalloul a critiqué les déclarations du président Saied, indiquant qu’au lieu de dire la vérité aux gens et les tenir informés de la situation financière réelle du pays, on a choisi un discours folklorique sur le monopole et la contrebande.

“L’élite parle aujourd’hui de la farine. Nous n’avons plus d’ambitions intellectuelles et nous sommes revenus à une époque où on ne peut pas couvrir les besoins alimentaires et basiques de l’être humain”, déplore-t-il.

Selon lui, nous avons plus de 4 millions de pauvres en Tunisie qui ne dépense pas plus de 5 dinars par jour. Mais, cela ne justifie aucunement l’adoption d’un discours populiste. 

“L’élite a échoué », a affirmé Néji Jalloul.

On ne peut pas mettre en place un nouveau régime politique en se basant sur la participation d’un million de tunsien à la consultation nationale

Le président du parti de la coalition nationale tunisienne et ancien ministre de l’éducation a ajouté que nous avons atteint un degré avancé de déception, et qu’il est temps de s’excuser auprès du peuple tunisien, de changer, et d’assumer notre responsabilité collective.

Jalloul a appelé à cet effet à engager un dialogue inclusif sans aucune exclusion pour pouvoir mettre fin à l’état d’exception, rappelant que la consultation a échoué et ne peut pas impliquer 3 millions de participants.

Notre invité a appelé à changer le discours politique, considérant qu’il faut l’ériger au niveau d’un dialogue pédagogique, loin des slogans populistes qui s’adressent aux instincts primitifs.

Un dialogue national inclusif s’impose

Jalloul a réitéré son appel à engager un dialogue national auquel participent toutes les organisations nationales, considérant que l’évocation de la décennie noire et de l’héritage du passé n’est plus admissible. Il a rappelé, dans ce sens, les acquis démocratique de cette décennie, la liberté d’expression et la lutte contre le terrorisme.

“Le monde parle des sciences et des avancées technologiques. En Tunisie, on parle des besoins primitifs”, déplore Néji Jalloul.

Et d’ajouter que le 25 juillet et la dissolution du Parlement étaient des décisions à saluer critiquant le décret n°117.

Sur un autre plan, il a fait savoir qu’il comparu devant la justice pour des infractions électorales en rapport avec deux statuts publiés sur facebook avant le silence électoral, et qu’il a payé une amende de 2000 dinars.

J’aimerai bien qu’on abroge le décret n°117 et il n’y aura pas d’élections le 17 décembre 

L’invité du programme Hdith Esse3a a appelé à mettre fin aux discours de partage et de diabolisation, ajoutant qu’il aimerait bien qu’on abroge le décret n°117. Selon ses dires, les élections du 17 décembre 2022 n’auront pas lieu dans la mesure où jusqu’aujourd’hui on n’ a ni amendé la Constitution ni révisé la loi électorale.

Et de poursuivre que nous ne comptons pas sur nous-même et que nous avons ouvert la porte à l’étranger pour s’immiscer dans nos affaires internes.

Il n’existe pas dans l’histoire de l’humanité un règne absolu et individuel

D’après le président du parti de la coalition nationale tunisienne, Kais Saied est en droit de mener à terme son mandat et se présenter de nouveau aux élections présidentielles en 2024. Il peut également exercer le pouvoir selon sa propre vision tout en respectant les normes démocratiques et le principe de séparation des pouvoirs pour ne pas accaparer tous les pouvoirs dans une seule main.

Il a enfin appelé à chercher des solutions efficaces à la pauvreté, non pas en créant des sociétés de jardinage mais à travers la création de la richesse, l’allégement de l’endettement, et l’absorption du chômage, insistant sur l’importance de restaurer la confiance des tunisiens dans l’Etat tunisien.