Express Radio Le programme encours
Invité de l’émission Hdith Esse3a du 6 janvier 2022, le diplomate et ancien ambassadeur, Najib Hachena, a mis l’accent sur les défaillances de la diplomatie tunisienne, soulignant que la politique extérieure de la Tunisie a été chamboulée depuis 2011 en raison de l’instabilité politique.
Hachena s’est exprimé sur l’absence de visions stratégiques de la politique extérieure de la Tunisie à défaut d’objectifs et d’orientations clairs, et ce, contrairement à la période antérieure à la Révolution. A cette époque, la politique extérieure représentait l’épine dorsale du développement en Tunisie.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a fait remarquer que la diplomatie économique a été marginalisée depuis 2011. Ce qui a privé la Tunisie de plusieurs opportunités à saisir, à la lumière du flou qui enveloppe le pays.
L’accent a été également mis sur le caractère caduc de la loi organique relative au ministère des affaires étrangères, un texte stagnant qui n’a pas été revu après une révolution, tant saluée par les partenaires de la Tunisie.
Dans ce sens, il a indiqué que 65 ambassade et 8 structures diplomatiques souffrent de failles fonctionnelles graves et nocives pour l’image de la Tunisie
Hachena a noté que les administrations de coopération internationale attachées aux ministères jouent le rôle du ministère des affaires étrangères, en l’absence de toute coordination. Ce qui constitue une violation flagrante du droit international et de la Convention de Vienne.
Dans la même veine, il a ajouté que certaines agences techniques ont d’ores et déjà des bureaux permanents au sein des ministères et ont conclu des conventions sans qu’elles soient ni soumises à l’examen, ni approuvées par le ministère des affaires étrangères.
Hachena a aussi souligné que l’acteur économique est le dynamo des diplomaties prospères dans le monde et que c’est lui qui guide l’acteur politique et non pas l’inverse.
A cet effet, il faut se focaliser sur la diplomatie économique et se focaliser sur la spécialité à travers des diplomates spécialistes dans des domaines différents : la recherche des investissements étrangers, le suivi de la notation souveraine de la Tunisie, les négociations avec le FMI et les bailleurs de fonds, l’environnement et les nouvelles technologies etc..
Et de poursuivre qu’il faut penser à réinventer et restructurer les méthodes de travail, créer les ressources nécessaires et investir dans une diplomatie prometteuse apte à bâtir pour l’avenir de la Tunisie.
Written by: Islam Sassi