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Chkoundali : Il est insensé de s’attendre au lancement des négociations officielles avec le FMI dans les mois qui viennent

today14/06/2022 17

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L’universitaire et expert économique, Ridha Chkoundali, a avancé que la prochaine visite d’une délégation du Fonds Monétaire International en Tunisie s’inscrit dans le cadre de la mise à jour périodique des données recueillis par le FMI pour diagnostiquer la situation financière et monétaire du pays.

Lors de son passage dans l’émission Eco-Mag, Chkoundali a souligné que le FMI procède à la mise à jour des données des pays tous les trois mois, rappelant que la dernière visite de la délégation du FMI en Tunisie était en mars 2022, c’est-à-dire, depuis 3 mois.

Le FMI a besoin de ces données pour actualiser les prévisions économiques de chaque pays.

Sur un autre plan, Chkoundali a noté que le FMI sait bien que les réformes relatives au gel des salaires de la fonction publique sont irréalisables sans la bénédiction de la centrale syndicale qui a maintenu la date de la grève générale du 16 juin courant.

L’invité de l’émission Eco-Mag s’est également exprimé sur le programme de réformes récemment dévoilé par le gouvernement, considérant qu’il ne reflète aucune stratégie et ne se fonde sur aucune vision. 

“C’est une déclaration d’intention sincère à l’égard du FMI pour l’amener à conclure un accord avec la Tunisie dans les mois qui viennent. Ce programme reflète l’ampleur de crise financière asphyxiante dans laquelle sombre le budget de l’Etat et le besoin pressant de la Tunisie de renflouer ses caisses par des ressources étrangères en devises”, développe Chkoundali.

Selon notre invité, il est insensé de parler de négociations officielles avec le FMI au cours de cette année. “C’est une perte de temps”, ajoute-t-il.

Il a avancé dans ce sens que le programme du gouvernement n’est qu’une série de slogans et ne comporte aucune nouvelle approche susceptible de faire sortir le pays de sa crise.

Ce programme ne comporte, en outre, aucune référence à la politique monétaire et de change. Ce qui révèle l’absence de coordination entre le gouvernement et la Banque centrale de Tunisie (BCT), sans oublier l’absence de toute référence aux entreprises citoyennes et à la réconciliation pénale.

“Aujourd’hui, rien ne garantit que le prochain gouvernement s’engage de mettre en oeuvre l’accord conclu avec le gouvernement de Najla Bouden et ce, notamment à l’approche des élections législatives anticipées et la probable réussite d’un parti n’ayant pas participé au dialogue actuel”, a-t-il fait remarquer.

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Écrit par: Islam Sassi



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