Express Radio Le programme encours
Au micro de Wassim Belarbi, le porte-parole et chargé du du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor, a affirmé que la décision des autorités françaises relative à l’expulsion des migrants tunisiens en situation irrégulière est une décision prise à l’issue d’un débat politique franco-français.
Ce débat a refait surface, selon l’invité du programme Expresso, avec l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, puisque le premier accusé était un migrant tunisien irrégulier, et que les décisions d’expulsion émanent des autorités administratives françaises à l’encontre des migrants impliqués dans des affaires de droits communs ou encore les sans-papiers.
Il a indiqué que les opérations de réexpédition des migrants ont commencé depuis plusieurs années en coopération entre les autorités françaises et tunisiennes, sachant que chaque année, entre 700 et mille migrants sont réexpédiés en Tunisie.
D’après lui, les dernières décisions d’expulsion concernent cette fois les migrants qui n’ont pas été identifiés par les autorités françaises, rappelant que la loi tunisienne relative à l’expulsion prévoit que les autorités françaises disposent d’un délai de 90 jours pour abriter les migrants dans un centre de détention, et à libérer le migrant une fois cette durée écoulée sans qu’une mesure relative à son expulsion ne soit prise.
Et de poursuivre que les mesures administratives prennent parfois plus de 90 jours et que la France exerce une pression sur les administrations pour accélérer les mesures de réexpédition des migrants irréguliers, sachant que les décisions d’expulsion concernent également les migrants réguliers dont le visa ou le permis de séjour a expiré.
Ben Amor a souligné que les autorités françaises œuvrent à expulser même ceux qui sont en train de régulariser leur situation, rappelant que la position tunisienne a été claire, depuis la visite du ministre de l’intérieur français à Tunis suite aux attentats de Nice. Lors de cette visite, le ministre de l’intérieur tunisien a insisté sur l’importance du respect des procédures et mesures administratives. Cependant, les autorités françaises ont eu le dessus et les opérations d’expulsion ont été entamées sans garanties ni respect de la loi.
Ces décisions sont, selon lui, abusives et ne respectent ni la loi française, ni les conventions européennes des droits de l’Homme, et reflètent la régression du rôle de la diplomatie tunisienne qui a cédé aux pressions des autorités françaises, et ce, contrairement à l’Algérie et au Maroc.
L’invité d’Expresso a révélé que les opérations de réexpédition ont été faites via l’aéroport de Tabarka loin des yeux, des caméras, et du contrôle de la société civile. Ce qui représente un virage dangereux dans l’histoire de la diplomatie tunisienne.
Written by: Islam Sassi
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