Express Radio Le programme encours
L’expert économique, Sadok Jabnoun, est revenu ce vendredi 17 juin 2022, sur les dernières déclarations du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, selon lequel l’impact de la guerre russo-ukrainienne a été plus dur pour la Tunisie que la crise sanitaire. Il a considéré que ces propos correspondent exactement à l’état des lieux de l’économie tunisienne et de la conjoncture mondiale actuelle.
La crise russo-ukrainienne vient se greffer à la crise sanitaire dont les impacts sont encore palpables en Chine et en Asie, selon notre invité. Ces impacts ont particulièrement touché les pays dont le tissu économique repose sur les services et l’industrie.
Cette crise a aussi affecté l’offre et la demande, les prix des matières premières comme les céréales et les hydrocarbures dont les prix ne cessent de flamber.
La Tunisie, comme les autres pays du monde, n’était pas à l’abri de cette guerre, d’après Jabnoun, rappelant la régression du taux de croissance en Europe, un taux censé atteindre les 4%. Sauf qu’il n’a pas dépassé les 3%. Ce recul d’un point jettera ses ombres sur la Tunisie où le taux de croissance baissera, pour sa part, de près de 0,4%.
L’invité de l’émission Eco-Mag a exprimé son étonnement concernant le dernier discours du président américain Joe Biden, un discours tendu assurant que l’économie américaine reste résiliente face aux répercussions de la crise en Ukraine malgré les crainte d’une éventuelle récession de l’économie qu’il qualifie d’inévitable.
“Une crise économique d’envergure internationale se dessine. Il faut s’y apprêter sur le plan économique et logistique”, prévient-t-il.
Au sujet des négociations avec le FMI, Jabnoun a noté que les institutions financières internationales exigent tout d’abord la restructuration des entreprises publiques, l’amélioration du climat des affaires à travers l’adoption d’une stratégie d’investissement d’une forte compétitivité faisant appel aux nouvelles technologies, à l’industrie, au développement agricole pour garantir une plus grande valeur ajoutée.
De ce fait, l’accès aux financements extérieurs sera plus facile si cela sera fait dans le cadre d’un consensus avec la partie sociale.
Jabnoun est revenu sur les impacts de l’envolée des cours du pétrole et de la valeur du dollar sur la balance commerciale, rappelant que le déficit commercial va atteindre un pic sans précédent en 2022 et 2023.
Dans le même registre, il a appelé à prendre les précautions nécessaires pour une dégradation supplémentaire de la note souveraine de la Tunisie, en veillant à renforcer notre politique monétaire et économique.
Et de considérer que l’économie tunisienne a fait preuve d’une certaine résilience face aux crises consécutives qui l’ont frappée de plein fouet, appelant à le consolider à travers une relance réelle et à saisir l’opportunité de l’organisation de la TICAD 8 en Tunisie afin d’attirer des investisseurs et faire bouger la roue économique
A lire aussi : Ben Rjab : Les textes d’application tardent toujours à être promulgués
Written by: Islam Sassi
crise financière crise sanitaire hausse des prix des carburants