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La dirigeante au Courant démocrate, Samia Abbou, s’est exprimée, ce mardi 14 décembre 2021, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, sur le discours prononcé hier soir, par le président de la République, Kais Saied, indiquant que seules les cinq dernières minutes importent, du moment où les 35 minutes restantes étaient sans importance et sans aucune pertinence.
“La montagne accouche d’une souris”, a déclaré Samia Abbou, faisant allusion aux décisions de Kais Saied, ajoutant “ au moment où la Tunisie traversait une crise multidimensionnelle sans précédent, où la situation socio-économique se dégradait au fil du temps, Saied vante son projet politique. Il semble inconscient de ce qui se passe aujourd’hui dans le pays. Il ne fait qu’improviser sans rien comprendre de l’art de gérer un Etat”.
Abboua a dit qu’on est passé d’un État indigne de respect à une forme plus grave, celle l’absence totale de l’Etat avec le président Saied, qui s’est recroquevillée en accaparant tous les pouvoirs.
Dans ce contexte, elle a rappelé que le président Saied a participé à la rédaction de la Constitution de 2014, malgré ses réserves. Aujourd’hui, il a expressément fait fi de la Constitution, en vertu de laquelle il est devenu président et qu’il a juré respecter à maintes reprises!
Au sujet des financements étrangers des partis politiques, l’invité de Walid Ben Rhouma a affirmé que ceux qui ont commis ces infractions doivent être sanctionnés. Reste que le président Saied est doublement fautif, en omettant de dénoncer auparavant ces pratiques. Selon ses dires, il s’agit d’une infraction par omission.
“Nous ne voulons ni de l’État de Saied, ni de celui de Rached Ghanouchi. Nous aspirons tout simplement à l’Etat de droit et des institutions”, a-t-elle souligné, espérant que le président Saied réussisse le processus du 25 juillet.
Elle s’est interrogé, dans un autre contexte, sur le sort des affaires de corruption politique, à l’exception du dossier du dirigeant de la coalition Al Karama, Saif Eddine Makhlouf dont l’affaire a été soumise à la justice militaire, considérant que ce n’est qu’une revanche à prendre et une tentative d’anéantir politiquement les adversaires du président Saied
Il est clair, selon Samia Abbou, que certaines personnalités politiques sont encore sous les auspices de certains pays ou parties étrangères, puisqu’elles demeurent à l’abri des poursuites D’ailleurs, le président Saied en soi, n’a pas osé les atteindre et les faire comparaître devant les tribunaux.
Malheureusement, même après les élections du 17 décembre 2022, le même régime corrompu va reprendre le relais et gouverner d’une manière ou d’une autre. La situation économique va se détériorer davantage, selon ses dires.
“Réduire l’article 80 à la seule hypothèse de révision constitutionnelle, synonyme de péril imminent selon l’interprétation excessive de Saied, présage l’échec du processus du 25 juillet”, a-t-elle regretté.
Et d’ajouter que le président Saied a perdu de sa légitimité après le discours d’hier, et ce conformément à la Constitution de 2014, mettant en garde les autorités contre l’application des décisions d’un président dépourvu de toute légitimité.
L’invitée de l’émission Hdith Esse3a a conclu que la mentalité et l’esprit d’un professeur n’est pas à même de gérer un Etat, et que ceux qui exécuteront dorénavant ses consignes et décisions, seront un jour poursuivis.
Written by: Islam Sassi