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L’activiste politique et ancien ministre des droits de l’homme et de la justice transitoire, Samir Dilou, a déclaré ce mercredi 4 mai 2022, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, que nous vivons sous l’égide d’un régime populiste par excellence.
“C’est un populisme poussé à son extrême qui ne repose sur aucune légitimité ni rationnelle ni constitutionnelle ou juridique ni même logique”, déplore-t-il.
Cette situation est, selon lui, pire que celles vécues à l’ère de Ben Ali ou de Bourguiba.
Dilou a exprimé son étonnement quant à la non publication du contenu du référendum et ses grandes orientations qui demeurent jusqu’à présent inconnues pour les tunisiens, d’autant plus que le décret appelant les électeurs à participer au référendum doit être publié avant le mai courant.
Selon lui, il est clair que la Constitution ne sera pas rédigée par une commission, mais par une seule personne élue pour respecter la Constitution de 2014.
En effet, la légitimité du président Saied est limitée aux seules prérogatives qui lui sont reconnues par la Constitution dans la mesure où il ne s’agit pas d’une légitimité absolue ou illimitée.
L’invité de Walid Ben Rhouma a ajouté que l’élite vit aujourd’hui au rythme des conflits politiques et idéologiques, considérant que le projet du président Saied ne sert les intérêts de personne. C’est un projet personnel et individuel, d’après Dilou.
“Nous sommes passés de la phase de la déviation législative le 25 juillet à l’absurde législatif le 22 septembre jusqu’à la démence législative qu’on vit aujourd’hui”, développe-t-il.
Il a souligné que toutes les mesures et décisions de Saied sont individuelles et unilatérales et seront supprimées à son départ, espérant que cette crise prendra fin avec les moindres dégâts.
“Le président Saied est en train de rédiger la Constitution dans des chambres sombres et personne ne peut deviner son contenu. La troisième République dont parlait Saied est inconnue par le peuple tunisien”, a-t-il affirmé.
Et d’ajouter que la consultation des seuls professeurs de droit constitutionnel partisans de Saied est très dangereuse. Il aurait dû écouter les différentes autres voies pour enrichir le débat et aboutir à un consensus.
A vrai dire, le président Saied assume en partie la dégradation de la situation. Et pourtant, il s’y est investi et s’en est sorti indemne, voire vainqueur.
D’ailleurs, les anciens alliés de Saied ne le soutiennent plus aujourd’hui, après ce glissement vers la démence législative. Chose inadmissible, en ses termes.
Dilou a critiqué le dogmatisme du président Saied puisqu’il est à la fois juge et partie, il est celui qui légifère, exécute, applique, juge et nomme les instances constitutionnelles.
“Le président Saied ne croit pas au dialogue”, réitère Samir Dilou.
Assurément, des réformes doivent être introduites à la Constitution de 2014 sans qu’elle ne soit gelée et que l’Etat soit dans les mains d’une seule personne en l’absence de tout contrôle.
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Written by: Islam Sassi