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L’activiste politique et ancien ministre des droits de l’Homme et de la justice transitoire, Samir Dilou, a déclaré que le président de la République, Kais Saied, est doté d’un sens patriotique et son ascension au pouvoir n’a pas été à l’issue d’un coup d’Etat. C’est le peuple tunisien qu’il l’a élu par voie de scrutin.
Invité de l’émission Hdith Esse3a, Dilou a dit que le décret n°117 n’a pas été émis dans une logique de réformiste mais plutôt pour élargir l’étendue des prérogatives du président, qui s’est accaparé tous les pouvoirs.
Le dirigeant démissionnaire du mouvement Ennadha a confié qu’il assume, pour sa part, une part de responsabilité dans la situation actuelle, puisqu’il a appelé à l’élection de Saied en 2019.
“Si j’étais au courant de son plan putschiste, je n’aurais pas voté pour lui”, a-t-il avoué.
“C’est un régime autocratique, le règne d’une seule personne qui gouverne et que tout le monde obéit », a souligné Samir Dilou.
Selon lui, le nombre des démissions à Carthage révèlent l’existence d’un problème, ajoutant que les meilleures responsables nommés par Saied ont choisi la voie du silence, car ceux qui ont parlé, ont causé “des catastrophes”.
L’invité de Walid Ben Rhouma a souligné que les déclarations de la ministre des finances et du président Saied au sujet du retard dans le versement des salaires sont contradictoires et ne permettent pas de comprendre les véritables causes de ce retard.
Dans la même veine, il a noté que le président Saied estime que l’économie, la finance, et même les dossiers écologiques, sont des faux-problèmes provoqués, et qu’il doit se focaliser sur des questions suprêmes relatives aux institutions de l’Etat, et plus précisément la Constitution et les législations.
“Le président ne peut pas anéantir ses opposants, il doit s’ouvrir aux autres et apprendre à coopérer avec ses adversaires et non pas ses alliés”, a signalé Dilou.
Au sujet des questions posées dans le cadre de la consultation nationale électronique, il a estimé que ces questions s’adressent à des personnes dotées de connaissances juridiques et politiques, ajoutant qu’il est possible de répondre par l’affirmative à la majorité des questions posées.
Il s’est interrogé dans le même sens, sur la transparence des résultats de la consultation et par ricochet des résultats du référendum populaire qui aura lieu le 25 juillet 2022.
“Le président Saied est à la fois juge et partie”, a-t-il indiqué.
“Le gouvernement de Najla Bouden est illégitime. Pourtant, j’aimerai pas qu’il échoue pour le bien du citoyen, qui paiera cher le prix des conflits politiques”, a encore souligné Samir Dilou avant d’ajouter “le président Saied est appelé à rassembler les tunisiens et à trouver des solutions participatives”.
D’après ses dires, l’élargissement du cercle des alliés et la réduction du nombre des opposants sont un gage de continuité de la politique de Saied qui ne cesse de partager et de classer les tunisiens à sa guise.
Written by: Islam Sassi
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