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Samir Dilou : Le président Kais Saied fait le contraire de ce qu’il dit

today09/11/2021 144

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L’ancien dirigeant et député du Mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a fait savoir qu’il a participé hier à la Conférence de presse “Citoyens contre le coup d’État », indiquant qu’ils ont été interdits d’accéder à la salle de conférence et que son propriétaire leur a révélés qu’il a subi des pressions pour empêcher la tenue de cette réunion.

Cela nous rappelle, selon ses dires, des pratiques révolues de l’ancien régime de Ben Ali. Ce qui représente une menace pour l’Etat de droit et un démantèlement structuré de la démocratie tunisienne. Samir Dilou a ajouté, lors de sa présence dans le programme Hdith  Esse3a, que le Conseil supérieur de la magistrature et le pouvoir local sont aussi ciblés par ces pratiques, espérant que ceux qui détiennent le pouvoir renoncent à ces pratiques et deviennent plus sages.

Les partisans de l’initiative “Citoyens contre le coup d’Etat” soutiennent que le virage qu’avait pris le pays avant le 25 juillet ne justifie aucunement les mesures exceptionnelles ou le décret n°117. Ce décret du 22 septembre a fait entrer la Tunisie dans une zone de turbulences, et déroge aux dispositions constitutionnelles.

Le dirigeant démissionnaire du Mouvement Ennahdha a révélé qu’il assume pleinement sa part de responsabilité tant qu’il a fait partie des décideurs de cette époque d’avant 25 juillet, considérant que le président Saied n’a fait qu’observer la situation aggravante sans agir jusqu’au 25 juillet, en faisant prévaloir ensuite un remède inefficace pour en vue de pallier aux maux d’une Tunisie suffocante. Effectivement, Kais Saied est l’un des responsables principaux de cette crise, qui pourrait être en même temps une partie de la solution s’il accepte de faire une mise au point.

Au sujet du dialogue national qui sera organisé via des plateformes électroniques, Dilou a souligné que cette manière soulève de nombreuses difficultés, notamment en ce qui concerne la synthèse et l’examen des résultats de ce dialogue. Ce qui laisse à penser que les résultats sont préalablement déterminés. “Le président Saied ne croit pas à l’interaction ou à l’approche participative”, a estimé Samir Dilou.

Et d’ajouter que la Tunisie est sur la voie d’un régime autocratique notant que ce qui se passe au gouvernement de Sfax en est la preuve. En effet, le programme du président Saied semble flou en l’absence de limitation des mesures exceptionnelles dans le temps, outre le manque d’information concernant les intentions d’organisation d’élections anticipées. 

L’invité de l’émission Hdith Esse3a a déclaré que le président Saied fait le contraire de ce qu’il dit aux sujets des négociations avec le FMI et le dossier des déchets italiens et des déchets de Sfax.

Et de poursuivre que la popularité de Kais Saied s’explique par son ascension au pouvoir alors qu’il n’a jamais appartenu au milieu politique, ainsi que par son discours prononcé en langue arabe, soulignant que ceux qui ont fêté le 25 juillet, n’ont pas exprimé leur soutien à Kais Saied mais plutôt de leur revanche contre l’ancien système.

Interrogé sur le prochain Congrès du Mouvement Ennahdha, Dilou a dit qu’il ne s’intéresse plus à ce qui se passe au sein d’Ennahdha et qu’il a conseillé Rached Ghannouchi de ne pas présenter sa candidature à la présidence du Parlement. Le dirigeant démissionnaire du mouvement Ennahdha a noté que le parlement gelé était plus performant que son prédécesseur mais il a donné une image péjorative de la démocratie tunisienne.

Écrit par: Islam Sassi



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