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Invité de l’émission Sif Express, le directeur de l’unité de production agricole à l’UTAP, Mnaouer Sghiri, a souligné que la crise laitière s’est creusée depuis le mois de mai 2021 et atteint son pic depuis quelques mois.
Il a précisé que le coût de production est l’élément le plus déterminant dans la fixation des prix dans la filière laitière, d’autant plus que le coût des fourrages représente entre 60 et 70% du coût total de production.
Plusieurs facteurs sont derrière cette crise, selon notre invité, dont notamment la guerre russo-ukrainienne et l’absence de stratégie interne pour le développement des ressources fourragères.
Il a clarifié que les informations relayées par les médias sur la crise d’approvisionnement en lait au cours du mois d’octobre restent de simples prévisions , soulignant que la chambre a mis en garde depuis longtemps contre l’effondrement du système de production avec la baisse du rythme de production dans de nombreuses régions qui traversent une crise fourragère. Dans ce sens, il a noté que la production a baissé de 20 à 30% dans ces régions. Une baisse aiguë et alarmante, sachant que le stock est passé de 37 millions litres à 30 millions litres en trois mois seulement.
Quant à la consommation journalière, elle varie entre 1.8 millions à 2 millions litres de lait, d’après l’invité de l’émission Sif Express, sachant que le stock actuellement disponible ne couvre que les besoins de 15 jours. La production est quotidiennement assurée, selon ses dires.
Il a exprimé sa crainte que le stock de lait atteigne le seuil de 5 millions de litres seulement d’ici la fin de l’année courante en cas de baisse continue de production.
“Il est plus qu’urgent de s’arrêter sur les indicateurs susmentionnés et de conjuguer les efforts pour éviter l’effondrement du système, en soutenant l’agriculteur et en l’encourageant à protéger son troupeau”, a-t-il souligné.
Et de poursuivre que l’importation sera une alternative qui se pose en cas d’échec à trouver des solutions pour préserver le système de production, surtout que le coût de production du litre de lait est estimé à 1600 millimes. Pourtant, il est vendu au public à 1140 millimes. L’agriculteur assume ainsi au quotidien une perte estimée à 460 millimes/litre.
Sghiri a enfin rappelé que les arriérés des subventions de l’Etat pour la collecte et l’exploitation du lait ont dépassé les 250 millions de dinars.
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Written by: Islam Sassi