Slaheddine Jourchi : La révision de la Constitution ne doit pas être l’apanage d’une seule personne

“La révision de la Constitution doit être appréhendée comme une question sensible susceptible de remettre en cause la nature des rapports entre le pouvoir politique et les autres pouvoirs. La Constitution a été, en effet, rédigée selon une approche commune élaborée par les partis politiques et les organisations nationales”. C’est ce qu’a affirmé l’analyste politique, Slaheddine Jourchi, ce lundi 13 décembre 2021, lors de son passage dans l’émission Expresso.

Compte tenu de son symbolisme et de sa dimension plurielle, la Constitution ne peut pas être tributaire de la volonté d’une seule personne, ou même d’un groupe de personnes. En effet, il faut que l’amendement constitutionnel ait une référence claire et fasse l’objet d’un consensus pour qu’il puisse mettre fin à la crise politique et institutionnelle.

Jourchi a estimé que la situation actuelle est assez inquiétante et peut engendrer de nouvelles crises, surtout suite aux récentes déclarations de Kais Saied mettant en cause la valeur et l’applicabilité de la Constitution de 2021, qualifiant ces déclarations de hâtives dans la mesure où le président Saied n’a pas pris en considération toutes les approches et les visions liées à la Constitution.

Dans ce sens, l’invité de l’émission Expresso a ajouté que le président Saied n’a pas précisé s’il se chargera lui même  de cette révision constitutionnelle ou bien qu’elle sera l’apanage d’une autre commission composée de professeurs de droit constitutionnel, et le cas échéant, par l’un des partis politiques qui partagent sa vision.

A cet effet, Jourchi a souligné que la décision du président Saied doit être sage et bien mesurée, notant que la révision constitutionnelle doit être précédée par la présentation des lacunes de l’ancienne Constitution, justifiant son amendement.