Express Radio Le programme encours
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Slaheddine Selmi, a indiqué que le monopole n’est pas à l’origine de la pénurie des produits de base, précisant que le problème réside dans le manque de liquidité pour payer les importations des céréales.
Lors de sa présence dans l’émission Expresso du 17 mars 2022, il a ajouté que la politique de l’Etat n’est plus adaptée à la conjoncture actuelle , soulignant que la situation économique, politique et sociale est très alarmante.
Notre invité s’est exprimé sur le document des réformes élaboré par le gouvernement tunisien et soumis au FMI, qualifiant ces réformes de très dangereuses dans la mesure où la levée progressive des subventions sur les carburants et les produits de base cadrent mal avec le pouvoir d’achat des tunisiens.
‘’Qui pourrait acheter un paquet de pain à 709 millimes et le kilogramme de couscous à 2300 millimes ?”, s’est-il interrogé, considérant que les tunisiens assument une part de responsabilité dans la hausse des prix du pain à cause de leur gaspillage. Il convient selon lui, de rationaliser les subventions pour qu’elles soient accordées à ceux qui les méritent et non pas les lever progressivement.
Dans le même contexte, il a rappelé que l’UGTT a rejeté la proposition du gouvernement, notant que l’approche de la centrale syndicale est concrétisable et se traduit par un programme de réformes préparées par des experts économiques de l’UGTT.
Selmi a signalé qu’il est impossible que l’UGTT adhère au programme du gouvernement, réitérant que la levée des subventions est inadmissible.
Selon lui, il faut penser à restructurer les entreprises publiques au lieu de penser à leur cession. De même, il faut penser à rationaliser les subventions et non pas les lever.
Et d’ajouter que l’UGTT a conclu plusieurs conventions avec les gouvernements qui se sont succédés. Mais, les gouvernements n’avaient pas l’intention d’entamer les négociations avec l’UGTT ou de mettre en exécution ces réformes.
“Les propositions du gouvernement représentent un programme de corruption et non pas de réformes”, a-t-il dit.
L’accent a été également mis sur l’échec de la consultation nationale électronique dont les résultats ne peuvent pas faire l’objet d’un dialogue avec les organisations nationales vu la faible affluence des citoyens participants à cette initiative du président Saied.
“Il est temps que l’UGTT joue son rôle national pour défendre le pays”, a-t- fait remarquer.
En effet, la présidence de la République et le gouvernement n’ont qu’à dire la vérité au peuple tunisien concernant le programme de réformes soumis au FMI. Le cas échéant, ils doivent engager un dialogue avec les organisations nationales.
Et de poursuivre que le troisième choix sera la dernière alternative devant l’UGTT qui ne restera passive face à la dégradation de la situation.
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Written by: Islam Sassi