Taieb Bayahi : Le gouvernement doit prendre des mesures urgentes pour réduire les risques de « stagflation »

Lors de sa présence dans l’émission Expresso, le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), Taieb Bayahi, a indiqué qu’il est possible d’augmenter la production mondiale du pétrole et des céréales pour amortir les impacts de la guerre en Ukraine. Cependant, certains problèmes ne peuvent pas être ainsi résolus comme celui de la pénurie des matières premières industrielles et les effets inflationnistes consécutifs à cette pénurie n’épargnant aucun pays.

La Tunisie face au risque de stagflation

Les taux de croissance dans des pays développés comme les pays européens et les Etats-Unis vont baisser de 1 à 1,5% à cause de la guerre en Ukraine, mettant en garde contre l’envolée du taux d’inflation qui a dépassé le seuil de 7 et de 8% dans certains pays européens.

“Si nous ne prenons pas des mesures urgentes, nous serons exposés à un risque imminent de de stagnation économique et d’une flambée du taux d’inflation (stagfaltion)”, a-t-il prévenu.

La révision progressive des prix à la hausse s’impose

L’invité de l’émission Expresso a fait remarquer que les augmentations des prix des carburants ont été programmées, même avant la guerre en Ukraine et vont s’étaler sur une période allant de dix mois à un an et seront comprises entre 50 et  100 millimes, et ce, en réponse aux exigences du FMI.

Selon ses dires, le système de compensation n’est plus en mesure de couvrir les charges des subventions, avec la hausse de plus de 40% des prix du pétrole, dépassant les 75 dinars, l’hypothèse sur la base de laquelle le budget de l’année 2022 a été élaboré. La crise en Ukraine n’a fait que creuser la crise des carburants qui ébranle la Tunisie, d’après ses dires.

Quant aux prix des céréales, il a rappelé que les prix ont grimpé et que le gouvernement doit revoir à la hausse les prix des produits céréaliers, notamment les pâtes et le pain en optant pour des mécanismes de subvention directe.

La hausse des prix et la diminution des subventions vont entraîner la réduction des importations de la Tunisie en blé dur et l’exploitation des produits céréaliers à d’autres fins comme le fourrage.

Au sujet des entreprises citoyennes, le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprises a considéré qu’elles peuvent être une solution efficace pour sortir de la dichotomie secteur public-secteur privé. Mais, ces entreprises ne doivent pas être la solution principale pour relancer l’économie nationale.

Taieb Bayahi a également abordé l’incident du naufrage du pétrolier Xelo dans le golfe de Gabès, affirmant qu’il a mis à nu d’une manière agressive la crucialité de la cause écologique en Tunisie, appelant à se mobiliser pour éviter une catastrophe écologique à Gabès en évitant les fuites de gasoil dans la mer.

Il a appelé, dans ce sens, les responsables à s’adresser au peuple et à présenter les données officielles en rapport avec le naufrage du pétrolier pour mettre fin aux intox et aux rumeurs.

   
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