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Taoufik Rajhi, ancien ministre chargé des grandes réformes économiques, a dit ce lundi 7 février 2022, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que la crise financière que traverse la Tunisie remonte à plusieurs années et que les responsables auraient dû penser à des solutions pour la surmonter.
Selon lui, la pandémie a aggravé la situation économique et plusieurs pays ont suivi des politiques de reprise pour remédier aux pertes et relancer leurs économies. Cependant, la Tunisie n’a pas pu s’en sortir indemne faute de politiques de reprise et de réformes visant à sauver les finances publiques, et ce, pour des raisons essentiellement politiques.
L’accent a été mis sur le scénario libanais, considérant que la Tunisie n’est pas le Liban, dans la mesure où le tissu économique libanais est très vulnérable à défaut de ressources naturelles, d’activité agricole et de tissu industriel, ajoutant que l’économie tunisienne est pour ces raisons, plus résiliente.
Rajhi a poursuivi qu’on n’entendait pas parler à l’époque d’une crise des finances publiques en 2019, soulignant que le soutien du FMI aurait pu nous épargner cette crise sans précédent et garantir la poursuite du processus réformiste.
L’invité de l’émission Expresso s’est exprimé sur le projet de création de l’Agence de gestion de la dette publique, indiquant qu’elle sera principalement chargée de la gestion de la dette et du trésor public, rappelant qu’un département au sein du ministère des finances exercent déjà lesdites fonctions.
Il a noté, à ce titre, que la gestion du trésor public n’est pas assurée par le ministère des finances, comme c’est le cas des autres pays, sachant que la création de ces agences figure parmi les conditions imposées par la Banque mondiale en 2016.
Sur un autre plan, l’ancien ministre chargé des grandes réformes économiques a fait savoir que les taux d’inflation enregistrés au niveau mondial sont sans précédent, notamment dans l’Union européenne et les Etats-Unis. Cette inflation s’explique, selon lui, par la hausse des prix des matières de base et les prix des carburants.
Et de poursuivre que la hausse des taux d’inflation va engendrer la révision des politiques monétaires et qu’elle va impacter négativement le taux de change du dinar tunisien.
Written by: Islam Sassi