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Rappelant qu’en 2019 la Tunisie a enregistré près de neuf millions six cent milles arrivés, 27 millions de nuitées et a réalisé des recettes s’élevant à plus de cinq milliards de dinars.
Des indicateurs qui nous poussent à croire en la reprise d’un secteur aussi important mais plusieurs questions planent toujours et nous laissent perplexes.
Le tourisme en Tunisie pourrait-il faire face à une énième crise ? Quels changements faut-il instaurer ? Comment assurer un secteur concurrentiel et Perrin ?
L’un des plus grands maux du tourisme tunisien est sa saisonnalité, inconcevable aujourd’hui si l’on aspire à un secteur Perrin. D’ailleurs le ministre du tourisme tunisien nous a assuré que pour y faire face le mot d’ordre est DIVERSIFIER !
Tout d’abord la diversification du mode d’hébergement, dont la dynamique est d’actualité en Tunisie affirme monsieur Belhassine bien qu’« Il faut avouer que la vitesse de développement de cette activité n’a pas été suivie à la même vitesse par l’administration » a -t-il ajouté. En effet, si l’on se focalise sur le cas Tozeur plus de dix hébergements alternatifs ne sont toujours pas en règle contre seulement six dont la situation est régulière.
Un dossier épineux sur lequel le ministère travaille en collaboration avec des différents intervenants afin de formaliser et régulariser la situation de ces entrepreneurs qui ont fait le choix du mode alternatif et écologique pour certains d’entre eux.
Par la suite il faudra « diversifier les produits touristiques et innover » continue le ministre du tourisme. La compréhension et l’adaptation aux besoins du touriste est primordiale pour opérer un changement sur le mode de distribution. Moez Belhassine a dans ce cadre souligné qu’il est impératif de procéder à un « long travail de réflexion afin d’instaurer un cadre juridique adéquat pour accompagner et soutenir les jeunes investisseurs » bouillonnants d’idées de projets innovants.
“La réforme il faut l’accélérer afin de garantir un secteur concurrentiel qui carbure à la vitesse des concurrents” a-t-il souligné.
Le ministre du tourisme a en outre affirmé qu’une révision du cadre juridique et réglementaire du secteur et des activités touristiques est impérative annonçant qu’un code du tourisme regroupant tous les textes de loi relatives au secteur verra le jour sous peu. Un code qui pourrait pallier au vide juridique pour certaines activités à l’image des bases nautiques.
«Nous avons des textes de loi obsolètes à réviser » a-t-il indiqué soulignant qu’une réflexion appuyée par un benchmarking et d’une consultation élargie ne peut être que bénéfique pour le secteur.
Le secteur touristique se voit malheureusement pénalisé aujourd’hui par la situation environnementale. Le ministre du tourisme a d’ailleurs exprimé sa préoccupation quant à ce sujet soulignant que le ministère contribue chaque année auprès des municipalités « touristiques » au budget de la propreté.
A titre d’exemple la municipalité de Tozeur a reçu depuis 1994 la modique somme de cinq milliards dans le cadre d’un fond de protection de la zone touristique. D’ailleurs le dernier versement s’élève à cinquante milles dinars. Malgré cela le constat est indéniable, la propreté n’est pas d’actualité dans la région sachant que le phénomène ne se limite pas à la ville de Tozeur au grand désarroi du tourisme tunisien.
La question environnementale devrait se résoudre à travers un plan durable et permanent, assure Moez Belhassine.
Toujours dans l’optique d’une stabilité sanitaire le ministre Moez Belhassine nous a dévoilé qu’à l’avenir les nouveaux marchés dans le collimateur du ministère ne sont autre que ceux de l’Afrique Subsaharienne et le Moyen-Orient. Ajoutant que certes les efforts n’ont pas été concentrés sur ces marchés auparavant mais que les enquêtes de satisfaction et de dépenses permettraient de cerner les besoins de cette catégorie spécifique de touristes et de les attirer vers la destination Tunisie.
Sauf que pour le moment le ministère se focalise sur les marchés dont les conditions d’entrée sont les plus souples et où la Tunisie est bien classée, « des contraintes qui réduisent les choix de sélection » affirme le ministre du tourisme.
« Le cap est fixé, l’action sera commune » insiste monsieur le ministre du tourisme, une promesse à confirmer dans tout ce brouhaha administratif, écologique et sanitaire.
Manel Gharbi
Written by: Asma Mouaddeb