Abdelkader Boudriga : Les chèques sont liés à la culture du Tunisien

Le président du cercle des financiers tunisiens, Abdelkader Boudriga, a affirmé, le 27 septembre 2022, que la Tunisie compte parmi les pays en retard concernant le paiement à distance en comparaison à des pays moindres en termes de développement économique. Il a ajouté que la publication des indicateurs par la Banque Centrale de Tunisie permettra de mesurer l’efficacité des politiques entreprises par le pays concernant les moyens de paiement.

Durant son passage dans l’émission Expresso, Abdelkader Boudriga a déclaré que le nombre de transactions électroniques avait augmenté de 38% pour atteindre 5,8 millions de transactions. La valeur de ces transactions a augmenté de 62% atteignant 390 millions de dinars entre 2021 et 2022 (premier semestre).

Il a également indiqué que le nombre de sites marchands a évolué de 39% passant de 1200 sites fin juin 2021 à 1670 fin juin 2022. L’expert a précisé qu’une grande partie des habitants font des achats sur internet mais le paiement se fait en cash.

Abdelkader Boudriga a considéré que le développement du taux de chèques impayés à hauteur de 17,7% au premier semestre de l’année 2022 est un taux important. Il a ajouté que le refus de plus de deux millions de chèques pour une valeur de 1,4 milliard de dinars sur un total de 12 millions de chèques d’une valeur de 56 milliards de dinars montre l’étendue de l’utilisation des chèques en Tunisie. L’expert a également fait le lien entre l’utilisation des chèques et la culture du Tunisien et la situation économiques du pays.

L’expert a également révélé que la Somalie faisait partie des pays qui utilisaient le plus le paiement par téléphone précisant que cela est lié à la situation sécuritaire du pays et à la mentalité des habitants.

Répondant à la déclaration du président de la République Kaïs Saïed dans laquelle il avait affirmé la nécessité de réduire les importations de produits de luxe pour améliorer la balance commerciale, le président du cercle des financiers tunisiens a déclaré que les problématiques de la Tunisie en ce qui concerne l’importation ne sont pas liées à la question des devises. Il a expliqué que les entreprises publiques ne sont plus capables de financer leurs achats.

Dans le même contexte, il a ajouté que les pays avec lesquels la Tunisie a déficit commercial sont la Turquie et la Chine. Il a précisé qu’une partie des achats faits en Chine ne concerne pas des produits de base mais plutôt des équipements.