Express Radio Le programme encours
L’expert en relations internationales et ancien diplomate Abdallah Abidi a déclaré
aujourd’hui, lundi 24 juillet 2023, que le sommet sur les migrations qui s’est déroulé
hier, dimanche 23 juillet, a été marqué par une présence en- dessous des attentes.
En effet, plusieurs pays se sont contentés d’envoyer des ministres, alors que les
pays ayant un véritable poids dans l’UE tels que l’Espagne et la France n’étaient
même pas présents. « Même l’Allemagne, son rôle était non significatif », a-t-il ajouté.
Discours d’embarras
Abidi a indiqué que le sommet portait sur la migration et le développement, mais la
présidente du conseil des ministres italiens Giorgia Meloni en a profité pour lancer
sa campagne électorale en reportant la partie développement à une date ultérieure.
D’après Abidi, les discours étaient divergents et chaque responsable a adressé un
message à son propre peuple.
Parlant de l’accord Tunisie-UE, concernant la migration irrégulière, Abidi a fait savoir
que l’UE souhaite étendre cet accord vers d’autres pays de la région comme l’Egypte,
le Maroc, l’Algérie et la Libye, au moment où « certaines voix » s’élèvent contre
l’accord affirmant qu’il représente une humiliation envers la Tunisie touchant à sa
souveraineté.
Selon Abidi, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen avait
tenu un “discours d’embarras » en s’étalant sur des sujets qui n’ont rien à voir avec la
migration, ni avec le développement comme les énergies renouvelables par
exemple.
Selon lui, cette réunion n’a pas apporté de décisions qui intéressent la Tunisie.
En effet, l’Europe essaie de s’unir contre l’immigration, en revanche la Tunisie était
censée former un bloc avec les pays du Maghreb et l’Egypte, selon ses dires.
« Les réunions et les préparatifs pour ce sommet auraient dû avoir lieu il y a plusieurs
mois avec des alliés dont les intérêts étaient conformes à ceux de la Tunisie », a-t-il
affirmé.
L’ancien diplomate a estimé que cette rencontre n’a qu’un but électoral pour
l’extrême droite européenne.
Situation difficile
« En fait le Président n’a pas appelé à l’organisation d’un sommet, mais a plutôt lancé
des slogans parce que le sommet ne dépend pas de la volonté d’une personne ou
d’un pays, surtout lorsqu’il s’agit d’un pays comme la Tunisie », a-t-il expliqué.
Des réunions entre le Président de la République et les présidents africains auraient
dû avoir lieu à un moment où les hommes d’affaires tunisiens subissent un
harcèlement dans les pays africains.
« La situation est difficile et les Tunisiens résidents dans les pays de l’Afrique
subsaharienne pourraient même être expulsés, ce qui représentera une grande
perte pour la Tunisie », a-t-il conclu
Written by: Yosra Gaaloul