Ahmed Ounais : On constate une escalade de la rhétorique américaine et le pouvoir judiciaire ne doit pas être à l’abri des poursuites

Invité de l’émission Hdith Esse3a, l’ancien diplomate et ministre des affaires étrangères, Ahmed Ounais, a commenté la réaction de Ned  Price, porte-parole de la diplomatie américaine, suite à la révocation de 57 magistrats en vertu d’un décret présidentiel pris par le président Kais Saied, estimant qu’il y a une  sorte d’escalade rhétorique et que la position s’apparente à un jugement.

Ounais a souligné que l’opinion publique tunisienne a toujours des doutes concernant l’indépendance et l’intégrité de la justice tunisienne, surtout avec le blocage des dossiers brûlants soumis à la justice depuis de longues années.

“Les Etats-Unis veulent sauver le processus démocratique en Tunisie sans vouloir lui infliger des sanctions”, affirme Ounais.

Malgré l’escalade de la rhétorique, l’invité de l’émission Hdith Esse3a a estimé que les rapports entre la Tunisie et les Etats-Unis ne sont pas tendus, rappelant que l’appel de la diplomatie américaine au président Saied de s’ouvrir au dialogue et de ne pas s’emparer des pouvoirs n’est pas nouveau et qu’il s’agit d’un discours récurrent depuis le 25 juillet.

“Le pouvoir judiciaire doit être doté d’une indépendance relative, une indépendance pour trancher les litiges sans qu’il ne soit au-dessus de la loi et à l’abri des poursuites”, a-t-il développé.

Et d’ajouter : “Celui qui a détruit le pays ne doit pas se prévaloir de la crise actuelle pour prendre de nouveau les rênes du pouvoir. L’exclusion de certaines parties du dialogue national par le président Saied est justifiée et n’est pas infondée”.

A lire aussi : Noureddine Taboubi : La Patrie avant les personnes!