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Comme chaque début d’année, l’expert-comptable Anis Wahabi était l’invité d’Expresso. Il est revenu sur la loi de Finances 2024, le budget de l’Etat, ainsi que les ressources et les dépenses de l’Etat pour l’exercice 2024.
Il a précisé que le budget de l’Etat est de 77,9 milliards de dinars, expliquant que les ressources de l’Etat sont issues des ressources fiscales à hauteur de 44 milliards de dinars, dont 90% de ses propres ressources (plus 11% par rapport au budget de l’Etat de l’année précédente) et 4,8 milliards de dinars ressources non fiscales.
En 2024, la Tunisie empruntera la somme de 28,7 milliards de dinars, un record (21 milliards l’année dernière), dont 11,7 milliards de dinars du marché local et 16,4 milliards de dinars de l’extérieure. La Tunisie empruntera 14,4 milliards de dinars sous forme de crédit d’appui budgétaire, dont 10,3 milliards de dinars non spécifiés.
Anis Wahabi a précisé que la Tunisie devra par ailleurs rembourser la somme de 24,7 milliards de dinars en 2024.
Pour ce qui est des dépenses de l’Etat, il a indiqué qu’elles seront à hauteur de 59,8 milliards de dinars en 2024, dont 23,7% en dépenses de rémunérations, 2,5% en dépenses de gestion, 19,6% de dépenses d’interventions (bourses pour les étudiants, assistance sociale, etc…), 11,3% de dépenses en subvention (7 milliards de dinars pour les carburants et l’électricité, 3,6 milliards de dinars pour les produits de première nécessité et 660 millions e dinars pour les sociétés de transport) et 5,2 milliards de dinars pour les investissements.
Anis Wahabi a estimé que le budget alloué à l’investissement est « faible » et aura des répercussions sur les services publics.
Selon le budget de l’Etat 2024, le déficit budgétaire sera de 11,5 milliards de dinars, soit environ 7% du PIB.
Quant à la dette publique, elle passera de 127 milliards de dinars (80% du PIB) à la fin de l’année 2023 à 138 milliards de dinars à la fin de l’année 2024, dont 57% de dette publique extérieure et 43% de dette publique intérieure, « ce qui aura forcément des répercussions sur l’indépendance financière de l’Etat ».
La Tunisie s’est engagée à atteindre 30% des énergies renouvelables en 2030. On n’a même pas atteint 5%.
Pour ce qui est des dépenses de l’Etat, Wahabi a fait savoir que 6 ministères accaparent 64% du budget. En effet, le budget du ministère de l’Education est à hauteur de 7,9 milliards de dinars, celui de l’Industrie à 7,4 milliards de dinars (dont une grande partie destinée à la subvention des carburants), celui de l’Intérieure à 5,8 milliards de dinars, celui de la Défense à 4 milliards de dinars, celui de la Santé à 3,9 milliards de dinars et celui du Commerce à 3,7 milliards de dinars (dont une grande partie destinée à la subvention des produits de première nécessité).
Par ailleurs, Anis Wahabi a précisé qu’il n’y a pas eu de modifications substantielles concernant le fisc, indiquant qu’il s’agit d’une « bonne chose » et qu’il a toujours appelé à instaurer une certaine stabilité de la législation fiscale. Dans ce cadre, il a précisé que l’Etat a amélioré son contrôle fiscal.
La mesure la plus importante de la loi de Finances 2024 reste l’amnistie fiscale, selon Anis Wahabi qui a expliqué que la LF 2024 a mis en place 5 formes d’amnistie fiscale.
Written by: Meher Kacem