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Les deux députés Rim Seghaier et Asma Derouich ont présenté à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) une « vision » pour régler la question de la présence massive des immigrés subsahariens en Tunisie.
Les deux députées ont proposé d’intégrer les Subsahariens dans les sociétés de sous-traitance, en régularisant la situation des Tunisiens qui y travaillent selon la stratégie nationale de couper avec ce genre d’emploi fragile.
Les deux députées ont également proposé d’intégrer les Subsahariens dans les projets de la Tunisie 2030/2050, et commencer l’expérience à Sfax, en créant des « sociétés africaines de services », sous les sociétés des hommes d’affaires sfaxiens, notamment à El Amra et Jebenyana.
Elles ont précisé que leur proposition « n’a rien à voir avec l’installation des Subsahariens en Tunisie » puisqu’on leur proposera des contrats de 20 ans, avant de les renvoyer chez eux !
Dans ce cadre, la députée Fatma Mseddi a indiqué, dans un post facebook, que cette proposition est une « honte« , non pas parce que les contrats de sous-traitance ont été officiellement interdits en Tunisie, dans le secteur public du mois, mais parce qu’elle a estimé que les deux députées veulent « installer les Subsahariens en Tunisi », appelant le procureur de la République à intervenir!
Il est à noter que la présidence du gouvernement a indiqué, dans un communiqué rendu dans le soir du vendredi 23 février 2024, qu’il est désormais interdit de signer des contrats de sous-traitance dans le secteur public à partir d’aujourd’hui.
Il a également été décidé d’abroger toutes les mesures violant ce principe, notamment la circulaire n°35 du 30 juillet 1999, relative à la sous-traitance dans l’administration et les établissements publics.
La sous-traitance et les contrats à durée déterminés (CDD) étaient au cœur des débats de l’entretien qu’a eu, hier soir, le président de la République, Kais Saïed avec le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi, et le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Lotfi Dhiab.
Le chef de l’Etat a affirmé la nécessité de mettre fin à la sous-traitance « inconstitutionnelle et inacceptable », qu’il a qualifiée d’une « forme de traite des êtres humains et d’un commerce basé sur la misère des pauvres ».
Et d’ajouter que « le travail est un droit pour chaque citoyen et l’État doit prendre les mesures nécessaires pour garantir des conditions décentes et un salaire équitable pour les travailleurs ».
Il a souligné que chaque citoyen a le droit de travailler dans des conditions décentes et avec un salaire équitable, comme le stipule la Constitution, considérant que la sous-traitance n’est « ni constitutionnelle ni acceptable à quelque échelle que ce soit ».
Le président de la République a également appelé à mettre fin aux contrats à durée déterminée (CDD), estimant que les travailleurs ont droit à la stabilité, la sécurité et un salaire équitable ».
Le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, a dévoilé, hier, lors de son audition par la commission des affaires étrangères et de la coopération internationale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le nombre de migrants subsahariens irréguliers présents en Tunisie.
Selon le député Yassine Mami, Kamel Feki a fait savoir que 23 mille immigrés subsahariens irréguliers sont actuellement présents sur le sol tunisien, précisant qu’ils représentent 27 nationalités.
La même source a affirmé que 28147 personnes ont été empêchées de franchir les frontières maritimes tunisiennes en direction de la rive nord de la Méditerranée au cours des cinq premiers mois de 2024, contre 79635 personnes en 2023.
Et d’ajouter que 7109 personnes d’origine subsaharienne en situation irrégulière ont été rapatriés volontairement dans leurs pays.
Par ailleurs, Kamel Feki a indiqué que1099 subsahariens sont actuellement emprisonnés en Tunisie.
Le nombre de migrants subsahariens présents légalement sur le sol tunisien s’élève à neuf mille personnes.
Written by: Meher Kacem