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L’analyste financier, Bassem Ennaifer a décortiqué, au micro d’Expresso, ce mardi 13 août 2024, les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat à fin juin 2024.
Il a affirmé qu’il est « normal » que le budget de l’État enregistre un excédent en début d’année, précisant qu’il faut s’attendre à un déficit important de plus de 11,5 milliards de dinars à la fin de l’année.
Ennaifer a estimé que le chiffre le plus important dans les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat à fin juin 2024 concerne l’emprunt extérieur qui n’a pas dépassé 1097 millions de dinars au cours des 6 premiers mois de 2024, soit le montant le plus faible enregistré au cours des 8 dernières années.
Dans ce cadre, il a expliqué que ces financements extérieurs étaient, en grande partie, des prêts consacrés à des projets, des prêts directs à des institutions, ou encore des prêts pour soutenir un budget.
D’autre part, l’analyste financier a indiqué qu’un record a été enregistré en matière de financement interne, qui s’est élevé à plus de 11 milliards de dinars au cours des 6 premiers mois de 2024, précisant que le financement extérieur a été compensé par un financement interne intensif.
Dans ce contexte, il a indiqué que le marché interne est encore capable de financer l’État, selon Moody’s et Fitch Ratings, estimant que cela aura des répercussions, notamment sur le taux de croissance économique.
Le recours au marché interne se poursuivra, à travers l’emprunt obligataire national au cours du mois de septembre, a-t-il ajouté, faisant savoir que l’année 2024 « sera une année record en matière d’emprunt sur le marché interne, et l’encours de la dette interne en dinar tunisien dépassera celui de la dette en devises ».
Selon les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat à fin juin 2024, les dépenses de l’Etat ont enregistré une hausse de 8,2% pour s’établir à hauteur de 22 235,1 millions de dinars, contre 20 553,5 millions de dinars à fin mars 2023.
Cette hausse est due, selon le document, à celle de 36,1% des charges de financement (3 270,9 millions de dinars), celle de 3,6% des dépenses de rémunération (11239,7 millions de dinars) et celle de 8,1% des dépenses d’interventions (5069,5 millions de dinars).
Dans ce cadre, Bassem Ennaifer a évoqué particulièrement les dépenses de rémunération, la masse salariale sera inférieur à celle programmée dans la loi de finances 2024.
Concernant la baisse de 0,4% des dépenses d’investissement, soit environ 1.835,6 millions de dinars, Ennaifer a indiqué qu’il est clair que l’Etat ne dispose pas de ressources suffisantes en provenance de l’étranger, outre le choix orienté vers le rôle social, plutôt que l’investissement.
Selon les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat à fin juin 2024, le solde budgétaire de la Tunisie, a enregistré un excédent de 488,7 millions de dinars, contre 26,3 millions de dinars à fin juin 2023.
Les ressources budgétaires de l’Etat se sont établi à 23.254,6 millions de dinars contre 20 579,8 millions de dinars à fin juin 2023, soit une hausse de 13%.
Cette hausse est expliquée par celle de 10,3% des recettes fiscales, soit 20.870,1 millions de dinars et celle de 11,2% des recettes non fiscales, soit 1853,7 MD.
Les dépenses de l’Etat ont également enregistré une hausse de 8,2% pour s’établir à hauteur de 22.235,1 MD, contre 20553,5 MD à fin mars 2023.
Written by: Meher Kacem