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Invité de l’émission Hdith-Esse3a, l’ancien membre du comité central du Parti des travailleurs, Belgacem Ben Abdellah, a affirmé que les 64 membres démissionnaires du parti des travailleurs n’ont pas encore envisagé la possibilité de créer un nouveau parti politique.
Les démissionnaires du parti des travailleurs poursuivent leur lutte, soulignant que les pratiques démocratiques au sein du parti aboutissent à la marginalisation des minorités et à l’hégémonie de la majorité. Ce qui a consacré la bureaucratie de la majorité au grand dam d’une minorité condamnée à se soumettre à son insu.
Il a souligné que le communiqué du parti des travailleurs sur la démission de 64 membres est regrettable, puisqu’il a qualifié les démissionnaires de “personnes”, ignorant leur longue parcours au sein du parti et leur lutte pour défendre ses principes, justement parce qu’ils ont choisi une autre voie en quittant le parti.
Selon lui, la démission n’avait pas pour objectif de fractionner ou de démolir le parti. Il n’est pas question d’une seule ou deux personnes mais des dirigeants des partis. Ben Abdellah a souligné que le parti des travailleurs traverse des difficultés structurelles et politiques malgré les tentatives visant à sauver le parti.
Il a considéré que le parti des travailleurs est passé d’un parti de la Révolution à des partis des élections, laissant tomber ses missions révolutionnaires et les soucis du peuple. Cette crise a été déclenchée suite à la participation du parti aux élections présidentielles quant Hamma Hammami a été proposé pour être le candidat de son parti à ces élections. Ce qui a négativement impacté le parti des travailleurs.
“La personnification n’est pas été posée au sein du parti dans ce dernier conflit politique. L’expérience du Front populaire a affecté le parti des travailleurs”, déclare Belgacem Ben Abdellah.
Il est revenu sur le dernier communiqué du parti des travailleurs considérant qu’il a dénigré les militants du parti, en évoquant des milieux suspects et rétrogrades visant à fragmenter et démolir le parti.
L’invité de Walid Ben Rhouma a mis l’accent sur l’état des lieux des libertés en Tunisie, considérant qu’elles sont menacées et évoquant des tentatives qui cherchent à détruire le pays.
Selon lui, il est indéniable que le président Saied a perpétré un coup d’Etat et a, par conséquent, sauvé l’ancien système.
La position du parti des travailleurs était claire et hostile à ce coup d’Etat bien qu’il soutienne qu’il n’est pas question de revenir à l’avant-25 juillet. Or, l’expression de cette position n’était pas assez explicite et directe. Ainsi, sa position s’apparente à celle du mouvement Ennahdha. Ce qui a suscité les inquiétudes de membres et des partisans du parti.
De même, la défense de la Constitution de 2014 n’a pas fait l’objet de l’unanimité des dirigeants du Parti des travailleurs.
Ben Abdellah a considéré que le président Saied a emboîté les pas du mouvement Ennahdha en usurpant la Révolution et en essayant de rédiger une nouvelle Constitution.
Il a également mis l’accent sur le problème de leadership et des différends politiques qui entrave les tentatives d’unir la gauche tunisienne.
“Il y a des gauches en Tunisie et non pas une seule gauche. La crainte de la disparition de la gauche est la seule raison qui pourrait les unir”, a-t-il ajouté.
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Written by: Islam Sassi