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Haithem Bouajila, président de la Fédération patronale professionnelle pour le secteur du Textile et de l’Habillement en Tunisie, a déclaré, lundi 20 novembre 2023, que la situation actuelle est difficile compte tenu des conditions géopolitiques et de la guerre russo-ukrainienne, qui a affecté l’économie, les capacités de consommation et les pouvoir d’achats.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Bouajila a déclaré que le secteur du textile et de l’habillement en Tunisie a été directement affecté par la régression de la demande, la baisse du pouvoir d’achat des citoyens européens et l’entrée en concurrence de l’Egypte sur le marché du textile et de l’habillement en plus des investissements turc dans ce secteur, notamment à la lumière de la baisse du coût de l’énergie et de l’encouragement des investissements en Égypte.
Il a, également, indiqué que le secteur du textile et de l’habillement est important en Tunisie, puisqu’il offre environ 160 mille postes d’emplois dans 1 600 entreprises et réalise 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’exportation.
Il a, aussi, estimé que le climat des affaires en Tunisie est très difficile, soulignant l’augmentation des recettes fiscales de 0% à 25% au cours des 10 dernières années, ajoutant que 925.000 travailleurs sont actifs de manière non autorisée, ce qui fait diminuer les recettes de l’Etat de 1.5 milliards de dinars chaque année. Ceci est à l’origine de la pression fiscale exercée sur les entreprises structurées dans le secteur du textile et de l’habillement.
Bouajila a appelé à assurer une certaine flexibilité au niveau des fonds sociaux afin de maintenir la pérennité de ces entreprises structurées pendant cette période difficile et de préserver les emplois.
Il existe, selon lui, une lourde charge administrative qui entrave les investissements et la création des entreprises, ce qui nécessite une réforme du cadre législatif et juridique.
Proposition pour la loi de finance 2024
Bouajila a affirmé qu’il n’y a aucune réticence à investir en Tunisie en raison de ses positions par rapport aux événements actuels au Moyen-Orient. Cependant, la baisse de la demande est due à la situation régionale dans son ensemble ainsi qu’au faible pouvoir d’achat en Europe.
S’agissant des solutions, Bouajila a affirmé qu’il faudrait contrôler le marché parallèle et modifier le cadre législatif afin de simplifier les procédures et de réduire la pression fiscale et le contrôle strict exercé sur les entreprises réglementées.
L’invité a par ailleurs, proposé d’adopter la proposition de la suppression des taxes imposées sur les faibles salaires inférieurs à mille dinars, dans la loi de finance 2024 dans le but d’améliorer le pouvoir d’achat de ce groupe, notamment à la lumière des négociations actuellement en cours entre la fédération tunisienne du textile et de l’habillement et le partenaire social pour augmenter les salaires.
Written by: Yosra Gaaloul