Express Radio Le programme encours
Carlos Conde, chef du programme MENA- OCDE pour la compétitivité, était l’invité d’Ecomag mercredi 19 juin pour parler des journées MENA-OCDE qui ont eu lieu du 17 au 19 juin à Tunis et du partenariat de l’OCDE avec la Tunisie.
Il explique que les journées MENA – OCDE pour la gouvernance et la compétitivité ont rassemblé « des décideurs, des ministres des pays du pourtour méditerranéen, de l’OCDE, des représentants du secteur privé et de la société civile, pour discuter des grands défis de transformation économique et d’adaptation à la nouvelle économie digitale ».
Il a ajouté « nous avons traités différentes thématiques d’inclusion sociale dans le but de renforcer les capacités des sociétés et des gouvernements pour se transformer et trouver les bonnes réponses aux défis économiques de notre temps ».
Conde souligne qu' »au niveau de la région on peut ne pas parler d’harmonisation mais plutôt d’intégration » et que « une des clés du succès économique des pays aujourd’hui est de savoir s’insérer de façon intelligente dans l’économie mondiale »; or « la région MENA est la région du monde la moins intégrée dans l’économie mondiale en terme d’échanges, de commerce, d’investissements etc.. et en même temps elle a des besoins extrêmement urgent de création d’emplois, c’est une région très jeune avec un taux de chômage le plus élevé de la planète ».
Ainsi pour lui, il faut que les pays de la région MENA « pensent ensemble comment s’intégrer entre eux régionalement, et comment obtenir une intégration dans l’économie mondiale plus efficace ».
L’OCDE travaille avec la Tunisie au niveau des réformes économiques depuis plusieurs années, elle « a accompagné la transition démocratique dans la gouvernance publique » après la demande du pays d’être accompagné dans le processus de réformes institutionnelles, notamment au niveau de la lutte contre la corruption « qui avait besoin d’un cadre institutionnel, d’une ingénierie institutionnelle, légale etc… Pour laquelle il y a des standards internationaux bien connus élaborés par l’OCDE » souligne Conde.
Il ajoute « nous avons aussi travaillé avec le ministère des finances en matière budgétaire pour améliorer la performance et la transparence des finances publiques ».
Il précise que la Tunisie « est le seul pays de la région MENA qui a un bureau économique dans le département économique de l’OCDE » donc « nos économistes regardent en continuité l’évolution économique de la Tunisie et lancent les perspectives économiques du pays, il y a eu un grand nombre d’études et de collaborations avec la Tunisie ».
Par rapport aux critiques émises sur la Tunisie en matière de transparence fiscale Conde explique que « les réformes nécessaires de la Tunisie pour s’intégrer dans la collaboration globale en matière fiscale ont pris un peu de retard, ce qui a fait sonné quelques alarmes, mais heureusement cela s’est très bien passé par la suite ».
Par rapport à l’harmonisation de la région MENA, il ajoute que « tout n’est pas que politique, c’est pour cela que durant les journées MENA-OCDE nous avons réunis les décideurs, les gouvernements, les politiques avec le secteur privé ».
Ainsi « une partie de la réponse ne vient pas forcément des gouvernements, il faut déclencher toute la potentialité et l’énergie de la société civile et du secteur privé » et « dans le scénario de difficulté politique, les entreprises maghrébines ont aussi un grand rôle à jouer pour renforcer leurs liens et se renforcer mutuellement » pour « s’insérer dans une chaîne de valeur régionale ».
Par rapport à l’économie informelle, il indique qu’il « ne faut pas le traiter comme un ennemi à combattre mais comme un phénomène avec lequel il faut travailler pour maintenir la stabilité sociale ».
Concernant les migrations Sud-Nord, Conde estime que « la Tunisie a fait un grand chemin en mettant l’éducation toujours au cœur des politiques nationales depuis l’indépendance » et que »maintenant il faut penser à une échelle mondiale et africaine ». Il faut « trouver des solutions économiques et mondiales avec une collaboration multilatérale, s’asseoir à la même table sur un pied d’égalité avec les pays africains et nord Afrique ».
Enfin Conde révèle qu’après les journées MENA-OCDE « il y a deux grands chantiers de travail qui ont été décidés, la numérisation et promouvoir les talents pour la jeunesse dans entrepreneuriat ».
Written by: Rim Hasnaoui