Express Radio Le programme encours
Il est à rappeler que le président de la république Kais Saied avait décidé de limoger Bouden dans la soirée de mardi 1er août 2023, annonçant également la nomination de Ahmed Hachani comme nouveau chef du gouvernement, qui succède à Najla Bouden.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Chkoundali a affirmé que les économistes ont pris l’habitude d’attribuer la responsabilité aux chefs de gouvernements et non pas aux présidents de la républiques.
Selon Chkoundali, la vision de Bouden n’était pas en harmonie avec celle du président de la république en présentant un programme loin des perceptions du président.
D’après Chkoundali, la différence et la divergence des visions entre la présidence de la république et la présidence du gouvernement, ont significativement affecté l’avancement des négociations avec le Fonds monétaire international et ont rendu la mobilisation des ressources extérieures en devises difficile.
En effet, les estimations financières de la réconciliation pénale (13 mille milliards) n’ont pas été prises en considération dans le budget de l’Etat, selon Chkoundali.
De plus, la loi de finance de 2023 ne comprend pas des mesures claires concernant les entreprises coopératives.
« Donc, ce qui a été mis en oeuvre sur terrain, n’est que le programme du gouvernement de Najla Bouden dont elle est entièrement responsable », a-t-il ajouté.
Chkoundali a insisté sur le fait que la cheffe du gouvernement Najla Bouden est la seule responsable des faibles résultats économiques actuels.
« Le mandat de Bouden est le pire des mandats par rapport à ceux des chefs de gouvernement précédents même avant la révolution, donc la décision de son limogeage est correcte », a-t-il ajouté.
Chiffres
Au niveau de la croissance économique, ce gouvernement n’a pas réussi à améliorer le taux de croissance économique, qui est passé de 4,3 % en 2021 à 2,2 % en 2022, et risque de diminuer beaucoup plus que les estimations de la balance économique de 1,8%, selon Chkoundali.
Par rapport au taux de chômage, il a grimpé à 16.1 % durant le 1er trimestre de 2023 alors qu’il était constant à 15 % tout au long de l’année 2022, selon lui.
De plus, le taux d’inflation n’a pas cessé d’augmenter durant 18 mois, depuis la nomination de Najla Bouden en septembre 2021 où il était de l’ordre de 6.2 %, pour atteindre 10.4 % au mois de février 2023, mais reste élevée pour les produits alimentaires de première nécessité comme les viandes, les œufs et l’huile.
Chkoundali a expliqué que le déficit commercial a augmenté d’une façon exponentielle, où il était aux alentours de 9.7 milliards en 2020, puis 12.4 milliards en 2021 pour atteindre 19 milliards en 2022. « L’amélioration ressentie au début de cette année ne reflète pas une amélioration des exportations, mais c’est la résultante d’une politique d’austérité en limitant l’importation des matières primaires nécessaires à la production », a-t-il expliqué.
Il a, aussi, évoque la politique fiscale expansionniste qui a fait augmenter la pression fiscale de 23،3 % en 2021 à 24،9 % en 2022, en plus du taux directeur qui a atteint 8 % alors qu’il était de l’ordre de 6.25 au début du mandat de Bouden.
» En plus le budget alloué aux investissements publiques a diminué de 4،5 milliards de dinars en 2021 à 3.6 milliards de dinars en 2022, ce qui démontre que l’Etat n’encourage pas l’investissement privé malgré qu’il soit primordial à la création de la richesse… », a-t-il avancé.
Chkoundali a expliqué que bien que les sommes dues par l’État au titre du remboursement des prêts externes aient nettement diminué passant de 6,1 milliards de dinars en 2021 à 4,2 milliards de dinars en 2022 puis à 6,6 milliards de dinars en 2023, l’État était obligé d’augmenter son budget d’une manière significative, de 53,4 en l’an 2021 à 70 milliards de dinars en l’an 2023, en fonction des prêts externes, qui ont doublé en deux ans passant de 7,4 en l’an 2021 à 14,9 milliards de dinars en l’an 2023, ce qui a entraîné une augmentation du volume de la dette publique de 104,3 milliards de dinars en 2021 à 124,6 milliards de dinars en 2023.
Le professeur en économie a estimé que la cheffe du gouvernement est responsable de la régression de la note souveraine de la Tunisie après des négociations avec le FMI par rapport à l’accord prévu.
Par ailleurs, Bouden n’a même pas défendu la proposition du président de la république par rapport aux réformes du système des subventions, au moins pour convaincre le FMI.
Written by: Yosra Gaaloul