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Chkoundali : « Le scénario Libanais peut se reproduire en Tunisie… »

today02/05/2023 110 1

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Dans une lecture de ses indicateurs financiers, le professeur d’économie Ridha Chkoundali a confirmé que le rapport de la Banque centrale de Tunisie, rendu public le vendredi 28 avril, comporte des indicateurs très graves.

« Ce rapport est très important et comporte d’excellents détails, mais aussi des chiffres alarmants… », a-t-il déclaré.

Les 4 points les plus importants du rapport de la Banque centrale
Au micro de l’émission L’EXPRESS, mardi 02 mai 2023, Chkoundali a souligné 4 points inclus dans le rapport de la Banque centrale.
Le premier point étant l’augmentation du volume de la dette publique de l’État, sans tenir compte des dettes des institutions publiques, qui a grimpé de 115 milliards dinars en 2022 à 124 milliards dinars en 2023 soit une augmentation de 9 milliards dinars.
Un chiffre effrayant, selon lui, qui appelle à une accélération, soit de l’obtention de l’accord définitif du Fonds monétaire international, une option qui ouvrirait les portes aux pays qui veulent aider la Tunisie, ou bien de la préparation d’un programme alternatif. Une deuxième option qui dépendra principalement de l’amélioration des sources de devises.
Quant au deuxième point, il est représenté, selon le professeur d’économie, par la diminution significative de la liquidité des banques tunisiennes d’un montant global de 6 milliards de dinars, ce qui signifie qu’il est difficile pour l’Etat de continuer à obtenir des prêts de la part des banques tunisiennes.
Selon lui, c’est le secteur privé qui va payer cher la facture, notamment les petites et moyennes entreprises qui ont besoin des financements nécessaires.
Troisièment, selon Ridha Chkoundali, la dépréciation du dinar tunisien de 2,88% est un point auquel il faut être vigilent car elle va engendrer une inflation ressentie par les Tunisiens et aura des répercussions négatives sur la compétitivité des entreprises tunisiennes, qui supportent des surcoûts sur leurs équipements importés de l’étranger.

Quant au quatrième et dernier point, il est représenté par les obligations de l’Etat tunisien à l’intérieur et à l’extérieur, mais la situation demeure relativement confortable jusqu’à la fin du troisième trimestre.
L’invité de l’émission L’Express a indiqué qu’à partir du mois d’octobre, l’État aurait de lourdes obligations notamment l’emprunt obligatoire de 500 millions d’euros à rembourser et le financement de quatre milliards de dinars nécessaire à la clôture de son budget pour l’année 2023. Par conséquent, il devient nécessaire soit d’avoir une approbation définitive de la part du FMI, soit un programme alternatif qui fournit à la Tunisie des quantités importantes de devises.
Dans le cas contraire, les réserves en devise vont baisser et le dinar tunisien va se déprécier encore plus, ce qui menace la paix sociale, et peut briser la confiance entre les banques et leurs clients, à l’instar de ce qui s’est passé au Liban.
Chkoundali propose un programme alternatif
« J’ai déjà présenté un programme avec quatre axes principaux. Il semble que le président de la République a vraiment choisi l’axe le plus important en mettant le secteur du phosphate en termes de production et de transport sous le commandement de l’armée nationale… », a-t-il déclaré le professeur d’économie Ridha Chkoundali.
Chkoundali a, également, évoqué les transferts des Tunisiens à l’étranger, dont les revenus dépassaient les revenus du secteur du tourisme, soulignant qu’il faut les encourager à ouvrir des comptes en devises, à un taux d’intérêt élevé.
Le professeur d’économie a réclamé également une réduction temporaire, pour une période de 4 ou 5 ans, du ratio performance/ bénéfice pour les établissements entièrement exportateurs, le considérant comme une lourde charge pour ces établissements.
Ridha Chkoundali a proposé une quatrième piste à développer nécessitant du courage et du dialogue, qui est d’accorder une amnistie fiscale totale pour la devise qui circule sur le marché noir afin de faire sortir le pays de la crise selon ses dires.

Écrit par: waed



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