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Le président de la commission des finances de la Chambre des représentants du peuple Issam Chouchane, a déclaré, lundi 23 octobre 2023, que la loi de finances rectificative a été utilisée en raison de l’apparition de nouveaux indicateurs différents des hypothèses sur lesquelles repose la loi des finances 2023, comme l’état de sécheresse et le stress hydrique dont souffre la Tunisie en plus de l’échec de la signature d’un accord officiel avec le Fonds monétaire international.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Chouchane que l’Etat n’a pas d’autre solution que d’emprunter auprès des banques locales en devises afin de préserver les réserves de la Tunisie en devise.
Il est à noter que l’ARP discutera, lundi, en séance plénière, d’un projet de loi, le deuxième du genre au cours de l’année 2023, portant une convention de financement entre la Tunisie et un groupement de banques locales pour mobiliser 236 millions d’euros et 38 millions de dollars américains pour financer le budget de l’État, selon une déclaration du président de la commission des finances.
Il a, en effet, démenti qu’il s’agit d’un nouveau prêt en expliquant qu’il a été programmé depuis le début de l’année dans le budget de l’Etat pour l’année 2023.
Chouchane a indiqué qu’il faut commencer à chercher, dès maintenant, les solutions visant à soutenir les ressources budgétaires de l’Etat pour l’année 2024 comme l’encouragement des exportations, le soutien à la production de phosphate et la promotion des investissements.
Selon lui, les solutions et orientations contenues dans le projet de loi de finances sont insuffisantes pour atteindre de bons taux de croissance et créer des emplois, notant la nécessité d’engager des réformes majeures et radicales comme le code des taux de change et la facilitation des procédures d’investissement.
Priorités
Il a, par ailleurs, déclaré les priorités de la commission des finances, actuellement, sont le code des changes, le code d’investissement et l’indépendance de la banque centrale. De plus, la commission réviserait certains articles de loi concernant l’indépendance de la banque centrale afin de permettre à la banque centrale d’octroyer des prêts l’État d’une manière directe sans passer par les banques privées.
Et d’ajouter que les banques réalisent désormais d’énormes bénéfices considérant l’État comme un client.
« Nous ne sommes pas contre que les banques fassent des bénéfices, mais quel impact aurait cela sur l’économie nationale? Cela ne se reflète pas dans le financement des investissements », a-t-il avancé.
Il a, aussi, souligné la nécessité de préserver les ressources fiscales de l’État, car les fluctuations et la promesse de stabilité ont un impact négatif sur les investisseurs locaux et étrangers.
Chouchane a expliqué que l’accent est actuellement mis sur le projet de loi de finances rectificative pour 2023, puis que sur le projet de budget de l’État et le projet de loi de finances pour 2024, le 10 décembre étant la date limite pour l’examen du projet de loi en séance plénière.
L’invité a affirmé que le soutien aux petits agriculteurs et aux entreprises privées et l’imposition de frais supplémentaires aux banques sont les mesures les plus importantes incluses dans la loi de finances de 2024, en plus d’encourager l’investissement et de maintenir le soutien aux matériaux de base, mais que le projet n’a apporté aucune mesure importante qui pourrait construire l’économie du pays, comme des procédures concernant le secteur du phosphate, par exemple.
(S.B.O)
Written by: Yosra Gaaloul