Christophe Viarnaud: « Il existe trois enjeux majeurs auxquels il faut faire face »

Christophe Viarnaud, fondateur du Sommet AfricArena, a déclaré, mardi 05 décembre 2023, que cette période est très difficile pour tout ce qui concerne les levées de fonds vu le contexte macroéconomique. « Il y a une décélération concernant l’argent investi dans les startups… », a-t-il affirmé.

Lors de son intervention à l’émission Expresso diffusée en direct de l’Afrique du Sud en marge du sommet AficArena à Capetown, Viarnaud a indiqué que les estimations pour cette année, vont être inférieures de 30 ou 40 % que l’année dernière qui était une année record en Afrique avec des levées de fonds à hauteur de 5 millions de dollars, même si ça reste faible comparé à l’Europe ou l’Amérique.

Selon lui, ce ralentissement impacte tout l’écosystème et toute la chaîne de financement des LP (Limited Partners) qui investissent dans les VC (venture capital), jusqu’aux entreprises dans lesquelles les VC investissent.
« Du coup il y a plus de sélectivité et moins d’activité; les levées de fonds deviennent compliquées pour certaines startups qui seront obligées de fermer… », a-t-il expliqué.
« Il existe trois enjeux majeurs auxquels il faut faire face… », a-t-il poursuivi.

Trois enjeux/ défis principaux

Selon lui, le premier enjeux auquel devrait faire face les VC est l’accès à de nouvelles sources de financement.  En effet, Viarnaud a fait savoir qu’au moins trois nouveaux mécanismes de financement ont été mis en place.
Le deuxième défi concerne la bonne gouvernance.  Selon lui, il faut mettre en place des pratiques permettant d’avoir une gouvernance au top en Afrique, même meilleure que celle d’Europe ou des Etats Unis, et ce afin de rassurer les investisseurs.

S’agissant du troisième défi, Viarnaud a affirmé que la place des femmes dans l’entrepreneuriat en Afrique reste faible en termes d’investissement et non pas en termes de représentation, même si, selon lui, elles sont beaucoup plus performantes dans leur business. « Au niveau de l’investissement global en Afrique, le pourcentage de l’argent investit dans des startups fondées par des femmes ne dépasse pas les 3% et 17% dans des startups où au moins une femme est cofondatrice, cela veut dire que 80% des financement sont dirigés vers des startups gérées par des hommes, alors que la recherche a démontré que la diversité dans les équipes est une force et une pérennité… », a-t-il indiqué.
Viarnaud a fait savoir qu’un programme a été lancé dont l’objectif est de pousser tous les fondateurs des startups à avoir des cofondatrices femmes dans leurs équipes.
Il estime qu’il faut absolument encourager les femmes et leur donner confiance.
« Il faut augmenter le pourcentage d’investissement réservé aux femmes d’année en année pour que ces 17% deviennent 100 % », a-t-il commenté.
Viarnaud a souligné que cette rencontre a été fructueuse puisqu’elle a permis de sortir avec des résultats tangibles.