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Le Royaume-Uni se retrouvait lundi au bord du chaos et de plus en plus isolé après la décision de nombreux pays de suspendre les vols en provenance de Londres pour se protéger d’une nouvelle variante « hors de contrôle » du coronavirus sur son territoire.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson présidait lundi une réunion de crise, tandis que le gouvernement hongkongais annonçait à son tour la suspension de ses vols de passagers en provenance de la Grande-Bretagne.
La livre sterling et la place boursière britannique chutaient lundi dans la foulée du reconfinement de Londres à cause de la nouvelle variante du coronavirus jugée « hors de contrôle » par le gouvernement du Royaume-Uni.
Elle entraînait une fermeture des frontières avec plusieurs pays, à moins de deux semaines de la sortie du marché unique européen, d’où un chaos dans les ports, en particulier celui de Douvres, et des inquiétudes sur l’approvisionnement du pays en pleine semaine de Noël.
Le port de Douvres, desservant notamment la France, a annoncé fermer pour le trafic sortant. Plusieurs pays dont la France et le Canada ont décidé dès dimanche de suspendre pour plusieurs jours tous les déplacements en provenance du sol britannique, après l’apparition d’une variante du virus qui serait jusqu’à 70 % plus contagieuse.
Conséquence de ces suspensions en série, Boris Johnson présidait lundi une réunion « pour discuter de la situation concernant les déplacements internationaux et en particulier les flux réguliers du fret vers et à partir du Royaume-Uni ».
« C’est une tragédie ce qui se passe en Grande-Bretagne », a regretté lundi le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton. « Si la Grande-Bretagne avait décidé de rester dans l’Union européenne, aujourd’hui elle aurait, comme tous les pays européens, entre 30, 40 et 50 milliards d’euros et on pourrait l’aider ».
Les experts de l’Union européenne estiment néanmoins que les vaccins actuels contre le Covid-19 restent efficaces face à cette nouvelle souche, a annoncé dimanche soir le gouvernement allemand.
La nouvelle variante « n’a pas d’impact sur les vaccins » qui restent « tout aussi efficaces », a déclaré le ministre de la Santé Jens Spahn, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
La décision de l’Allemagne d’interrompre ses vols avec le Royaume-Uni, qui pourrait être adoptée par l’ensemble de l’UE, « doit être officialisée dans les prochaines heures », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale, précisant que les Etats européens discutaient d’une réponse commune concernant les liaisons maritimes, ferroviaires et routières.
Des dizaines de passagers en provenance de Grande-Bretagne se sont retrouvés bloqués dans des aéroports allemands dans la nuit de dimanche à lundi.
« Nous sommes à l’aéroport de Hanovre, retenus contre notre gré, nous nous sommes fait tester et avons interdiction de quitter les lieux », se plaint ainsi une jeune Allemande, Manuela Thomys, dans une vidéo diffusée par le quotidien allemand Bild.
Hors de l’UE, c’est aussi le cas du Koweït, de l’Iran, de la Suisse, du Salvador et d’Israël, ces trois derniers pays ayant également suspendu leurs liaisons avec l’Afrique du Sud où une nouvelle variante a aussi été détectée.
L’Arabie saoudite a quant à elle suspendu tous les vols internationaux ainsi que l’accès à ses ports. Le Canada, l’Argentine, la Colombie et le Chili ont suspendu les vols en provenance du Royaume-Uni.
La nouvelle souche du virus est « hors de contrôle », avait reconnu dimanche le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, justifiant un reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre.
Cette fermeture tombe particulièrement mal. A dix jours de l’échéance, les négociations commerciales post-Brexit entre Londres et Bruxelles n’ont toujours pas abouti et en cas d’échec, l’introduction soudaine de quotas et droits de douane fait craindre le chaos dans les approvisionnements du pays.
Premier cas en Italie
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’agence européenne des maladies ont appelé dimanche leurs membres en Europe à renforcer leurs contrôles pour combattre la propagation de la nouvelle variante.
L’Italie a annoncé dimanche soir avoir détecté un premier cas diagnostiqué à Rome. D’autres contaminations avaient déjà été signalées au Danemark (neuf), ainsi qu’un cas aux Pays-Bas et en Australie, a souligné l’OMS.
« La variante pourrait être plus contagieuse » et « affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic », a poursuivi l’Organisation mondiale de la Santé.
Il n’y a en revanche pour le moment « aucune preuve d’un changement de la gravité de la maladie », selon elle.
Dans l’UE, la campagne de vaccination devrait commencer les 27, 28 et 29 décembre, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Les ambassadeurs des Etats membres auront une réunion de crise lundi à Bruxelles consacrée aux restrictions dans les déplacements causées par la nouvelle souche du virus.
C’est aussi ce lundi que l’Agence européenne des médicaments se penchera sur le sort du vaccin Pfizer-BioNTech qui devrait être autorisé dans les deux jours par la Commission.
L’Italie, elle aussi durement touchée, va se reconfiner pour les fêtes à partir de lundi.
Accord au Congrès
Aux Etats-Unis, qui fait face à un rebond spectaculaire de l’épidémie avec plus de 317.597 morts, un accord a été trouvé dimanche au Congrès entre démocrates et républicains pour voter un nouveau plan de soutien à l’économie après des mois de négociations. Le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, a confirmé que le plan d’urgence s’élèvera « à près de 900 milliards de dollars ».
Le président élu Joe Biden devait être vacciné lundi.
EFM/AFP
Written by: Manel gharbi