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Le représentant de la Chambre Nationale du Cuir et de la Chaussure Wajdi Dhouib a déclaré, jeudi 14 septembre 2023, que la situation du secteur est considérée comme catastrophique à tous égards, notant qu’au cours de l’année 2010 il y a eu environ six mille artisans avec une capacité opérationnelle d’environ 80 mille emplois.
En effet, il y avait 480 entreprises dans plusieurs spécialités, dont des entreprises entièrement exportatrices, des entreprises travaillant sur le marché local et des entreprises spécialisées dans les accessoires pour chaussures.
Lors de son intervention à l’émission « Hdith fil Business », il a ajouté que de nombreuses entreprises et artisans disparaissent chaque année, notant que le secteur compte actuellement 1500 artisans et 180 institutions.
« Ce secteur disparaîtra au bout de deux ans si l’Etat n’essaye pas de trouver des solutions, et nous serons obligés d’importer ces produits de l’étranger avec des devises », a-t-il avancé.
Dhouib a souligné que le secteur du cuir et de la chaussure agonise, notant que la Tunisie était au neuvième rang mondial dans ce domaine au cours des années 1990.
Il a, également expliqué que la concurrence de la friperie, ainsi que de la contrebande et de l’importation anarchique, ont porté préjudice au secteur.
Dhouib a fait savoir qu’un conseil ministériel s’est tenu depuis 2017 et a abouti à la prise de 23 décisions au bénéfice du secteur, mais sans donner suite.
En effet, depuis 2017, le nombre de vêtements et de chaussures d’occasion a, significativement, augmenté, en plus de l’expansion du marché parallèle et des ventes via les réseaux sociaux.
L’endettement du secteur envers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) s’est, nettement, élevé suite à la pandémie du Covid19, en plus de l’augmentation de la dette liée aux recouvrements financiers, soulignant que de nombreuses personnes du secteur ont fait le choix de la migration non-réglementée ou ont voyagé en dehors du pays parce qu’ils sont menacés d’emprisonnement, selon Dhouib.
L’invité a indiqué qu’il est difficile que le secteur revienne à son état initial, d’autant plus que les centres de formation sont désertés.
Absence de volonté
« Il n’y a pas de réelle volonté d’appliquer la loi ou de faire une réforme, nous sommes un pays consommateur et non-producteur ! », a-t-il ajouté.
En effet, le représentant de la chambre a évoqué l’accord avec l’Organisation mondiale du commerce stipulant que le ministère du Commerce interviendra lorsqu’il s’agit d’un secteur touché par le commerce parallèle afin de protéger les produits tunisiens.
Dhouib a proposé que le ministère du Commerce devrait soumettre des échantillons pour analyse en laboratoire des produits importés afin de ne pas nuire à la santé des citoyens.
Wajdi Dhouib a ajouté que de nombreux entreprises tunisiennes entièrement exportatrices ont quitté la Tunisie ces dernières années suite à la conjoncture économique difficile.
« Le gouvernement doit tenir une réunion ministérielle restreinte pour examiner les problèmes de ce secteur afin de le sauver ! Il suffit d’avoir la volonté et la détermination pour la réforme ! », a-t-il conclu.
Written by: Yosra Gaaloul