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Nada Lachaal, directrice de l’infrastructure au ministère de l’Industrie, a souligné, lundi 15 janvier 2024, que la stratégie industrielle et d’innovation horizon 2035 représente une approche agile qui succède à la stratégie de 2016 du ministère de l’Industrie, intervenant en réponse aux changements mondiaux.
En effet, elle a informé que cette stratégie sera déployée en trois phases, alignées sur les plans de développement, et se concentre principalement sur l’innovation à travers la transition numérique et écologique des entreprises, car les études révèlent que de nombreux projets de recherche ne sont pas exploités de manière pratique pour améliorer l’innovation des entreprises, selon ses dires.
Lachaal a précisé que la vision stratégique de l’industrie et de l’innovation pour 2035 vise à établir une industrie compétitive avec un fort potentiel et un contenu technologique de qualité, favorisant ainsi une croissance inclusive et durable.
Selon elle, cette approche sera mise en œuvre à travers cinq axes principaux, parmi lesquels les plus cruciaux sont les suivants : d’abord, établir un climat d’affaires favorable à l’investissement, notamment en révisant les lois sur l’investissement et les changes. Ensuite, le deuxième axe se concentre sur le soutien à l’innovation au cœur de l’entreprise, en mettant l’accent sur la digitalisation et la transformation écologique de l’industrie, incluant des initiatives telles que l’économie circulaire, la décarbonation, le recyclage et la valorisation des déchets.
Le troisième axe vise à insuffler une nouvelle dynamique à l’internationalisation des entreprises. Le quatrième axe vise à renforcer de nouvelles spécialisations verticales dans divers secteurs tels que l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et le textile. Enfin, le cinquième axe consiste à développer une image de marque attractive pour la Tunisie, avec la création d’une vidéo documentaire et promotionnelle en trois langues et trois versions (22, 8 et 3 minutes). L’objectif est de communiquer sur cette stratégie, de promouvoir le secteur industriel à l’étranger, et de démontrer que la Tunisie possède un fort potentiel en termes d’innovation, de respect de l’environnement et de digitalisation.
« Ce film vise non seulement à encourager les investisseurs étrangers à investir en Tunisie, mais aussi à encourager nos jeunes à rester en Tunisie et à y investir», a-t-elle ajouté.
Lachaal a mis en avant que la réalisation de ce film a résulté de la collaboration d’experts ayant formé un groupe de travail au sein d’une commission technique, regroupant diverses structures de soutien industriel, dont l’APII et d’autres entités.
Lachaal a souligné que la stratégie du ministère de l’Industrie s’inscrit dans le cadre d’une approche nationale complémentaire aux stratégies d’autres ministères, en particulier celle du ministère de l’Environnement.
Elle a affirmé que le premier axe, concernant le climat des affaires, implique la collaboration des ministères de l’Économie, des Finances et du Transport.
Cela implique principalement la révision de certains textes de loi entravant l’investissement, tels que ceux relatifs à l’investissement et aux changes.
« Un autre aspect concerne le développement de l’infrastructure logistique et industrielle, comprenant la mise en place de parcs industriels et de zones industrielles, ainsi que des améliorations prévues pour les ports, notamment Enfidha et celui de Rades », a-t-elle avancé.
Lachaal a informé que le ministère de l’Industrie vient de finaliser un plan opérationnel global qui s’étalera sur une période de sept ans.
En ce qui concerne la promotion de l’innovation au sein des entreprises, notamment la digitalisation et la transformation écologique de l’industrie, Lachaal a précisé que le ministère de l’Industrie travaille sur cette initiative depuis 2018, visant la transition vers l’industrie 4.0 et la création d’un noyau d’expert à l’échelle internationale.
En effet, elle a mentionné que des efforts sont déployés dans les universités et les centres de formation professionnelle pour former une main-d’œuvre qualifiée qui maîtrise l’industrie 4.0. « Nous travaillons également à la création d’un label 4.0 dans le cadre de cette initiative », a-t-elle affirmé. « Nous sommes actuellement en train d’accompagner 200 entreprises sur un objectif total de 400 », a-t-elle ajouté.
Elle a également souligné la création de cinq centres de compétence au sein des technopoles, ayant pour mission d’accompagner les industries dans leur transition vers l’industrie 4.0. En ce qui concerne la transition écologique, Lachaal a expliqué que le ministère collabore avec l’ANME et l’organisation allemande GIZ pour la décarbonation de l’industrie. « Désormais, les entreprises ont la possibilité de proposer des projets pour la transition vers l’industrie 4.0 et la décarbonation », a-t-elle précisé. « Un autre nouveau programme de mise à niveau est également en cours de réalisation », a-t-elle conclu.
Written by: Meher Kacem